Le syndicat initiateur du mouvement de grève paralysant la totalité presque des appareils de la compagnie nationale Air Algérie, ne semble pas s'incliner devant les menaces de licenciement proférées par le nouveau P-DG de la compagnie, Mohamed Salah Boultif, à l'égard du personnel gréviste. «On veut des oreilles attentives et non des langues menaçantes. De pareils propos ne font qu'aggraver la situation et poussent davantage à la violence. La Direction actuelle ne veut pas nous reconnaître ; pour notre part, notre action se poursuivra encore», insiste M. Hamamouche, porte-parole du Syndicat national du personnel navigant commercial algérien (SNPNCA). Pour lui, «c'est le statu quo. Les négociations doivent se faire avec la base au lieu de la mettre à l'écart». Il fera savoir dans ses propos que 23 membres du personnel navigant ayant observé le mouvement de protestation se sont vus interdits d'accès, hier, à l'aéroport par la Direction de l'établissement. Au sujet du suivi du mot d'ordre de grève, il avance un taux de 80% pour les lignes extérieures et 100% pour le réseau domestique. Dans une déclaration faite, hier, à la Radio nationale, Le P-DG d'Air Algérie, Mohamed Salah Boultif, est monté au créneau en menaçant de licencier tous les meneurs de grève, précisant que le débrayage qu'il a qualifié d'illégal, a causé des préjudices financiers énormes à la compagnie, en difficulté depuis quelques années. «Nous avons pris des mesures disciplinaires à l'encontre des meneurs de cette grève illégale. A ce stade, nous ne pouvons en aucun cas demeurer figés face à ce personnel navigant commercial qui a décidé de prendre en otage la compagnie et ses passagers», a-t-il estimé. Pour M. Boultif, les grévistes n'ont le choix que de reprendre le travail, faute de quoi, ils se verront dans l'obligation de voir leur relation de travail suspendue. Catégorique, le parton de la compagnie aérienne considère que les revendications salariales du personnel gréviste sont «exagérées» et ne peuvent être satisfaites. Il s'est engagé, toutefois, d'augmenter de 20% l'ensemble des salaires des travailleurs, ce que les grévistes rejettent de fond en comble, comme le confirme le SNPNCA.