Mohamed El Amine Belghit est professeur chercheur à l'université d'Alger. Il est auteur d'une dizaine de publications en arabe notamment sur le conférence de Bandoeng en 1955. Ces jours-ci, il a animé plusieurs conférences sur le double anniversaire du 20 Août. Dans quel contexte s'est déroulé le congrès de la Soummam ? La révolution algérienne avait alors dépassé le cap du danger même si de nombreuses personnalités sont tombées au champ d'honneur comme Abdelmalek Ramdane, Grine Belkacem ou Didouche et Ben Boulaïd. Des grandes opérations militaires françaises comme Timgad ont été menées notamment dans l'Aurès qui a subi un véritable rouleau compresseur. Pour autant, la direction de la révolution a su trouver les ressources nécessaires pour rebondir et penser à une action politique de nature à donner plus de force à la révolution. La conférence de Bandoeng s'inscrit dans cette perspective et elle a pu donner un grand écho à l'action du FLN. Des personnalités ont émis des réserves sur le congrès, cela diminue-t-il de son importance ? Certes, des pionniers ont refusé les décisions du congrès. C'est le cas de Ben Bella qui a estimé que Abane a dépossédé la délégation extérieure de ses pouvoirs, la wilaya I a trouvé que le congrès s'est éloigné des principes islamiques posés par la déclaration du 1er Novembre. Le débat reste ouvert au niveau des élites. Néanmoins sa plate-forme demeure un texte de référence incontournable, une base solide pour éclaircir les contours de l'Algérie indépendante. Pourquoi nos jeunes se désintéressent-ils de l'Histoire ? Une question se pose à eux : notre Histoire n'est-elle pas fausse et falsifiée ? Ils sont ébranlés par tous les assassinats qui ont jalonné son parcours. La liberté des débats que procure le Net accentue cette tendance au scepticisme.