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Congrès de la Soummam : Une date phare
Publié dans Horizons le 19 - 08 - 2011

Photo : Makine F. Ifri, qui signifie grotte en kabyle (pluriel Ifrane), fait partie de la quinzaine de villages qui forment le douar des Awzellaguene. Ils surplombent la vallée de la Soummam.
C'est là, au pied du versant sud du Djurdjura auquel s'adossent aussi Izemmourène, Timimoune, Ighval, Tazrout, Tighilt, que s'est tenu, durant une dizaine de jours en août 1956, le premier Congrès du FLN. Ceux qui déclenchèrent la révolution au 1er Novembre s'étaient engagés pour se retrouver afin de faire le point sur le mouvement. Deux d'entre eux, en l'occurrence Didouche Mourad et Mustapha Ben Boulaïd, étaient tombés au champ d'honneur. Si la mort du premier n'eut pas beaucoup d'effets désastreux, la disparition du chef des Aurès le 22 mars 1956 allait plonger cette wilaya dans de graves conflits internes. Le Congrès de la Soummam déléguera d'ailleurs le colonel Amirouche pour régler ces problèmes.
ABANE, LE FEDERATEUR
Au cours de l'année 1955 allait apparaître un homme doué d'une solide culture politique. Abane Ramdane installé à Alger allait s'entourer d'une équipe chargée de donner une ossature politique à une révolution qu'on voulait réduire à une jacquerie sans lendemain. Une base doctrinale s'avérait nécessaire pour montrer que derrière la lutte armée, il y avait des revendications de nature politique, l'esquisse d'un projet de société en rupture avec l'ordre colonial. L'homme qui fut libéré de prison en janvier 1955 allait d'abord fédérer les forces nationales au-delà des différends idéologiques. C'est grâce à lui que le leader de l'UDMA, Ferhat Abbas, les centralistes et les oulémas allaient rejoindre les rangs du FLN. Après quelques tergiversations, les communistes intégrèrent aussi le Front qui allait engager la majorité du peuple algérien dans le combat libérateur. Le regroupement devait se dérouler ailleurs mais l'organisation mise en place, dans ce que les officiers français appelaient «la vallée pourrie», par le colonel Amirouche, chef de zone, a convaincu la direction de la révolution d'y tenir ses assises. La sécurité fut prise en charge par des centaines de combattants et de moussebiline. L'organisation du secrétariat fut confiée à Tahar Amirouchène. Elles ont regroupé, deux années après le déclenchement de la révolution contre l'occupant français, de nombreux dirigeants notamment Abane Ramdane, Larbi Zirout Youcef, Larbi Ben M'hidi et Krim Belkacem. Ces deux derniers étaient parmi le groupe des 6. Avec trois dirigeants vivant alors au Caire (Khider, Ben Bella et Aït Ahmed), ils sont considérés comme les fondateurs du FLN. Aux travaux qui se déroulèrent dans les différents villages, prirent part également des hommes qui comme les colonels Kafi, Amirouche, Mohammedi Sadi, Ouamrane, Ben Tobbal ou Slimane Dehilès joueront un rôle dans l'évolution de la Révolution.
La plateforme de la Soummam, paraphée le 20 août, qui sanctionnera les travaux, est considérée comme le premier texte idéologique consistant du FLN. On attribue sa conception surtout à Abane, Mohamed Lebjaoui et Amar Ouzegane, un transfuge du parti communiste. Les aspects pratiques comme la désignation d'une direction exécutive de cinq membres et d'une instance législative, en l'occurrence le CCE (Comité de coordination et d'exécution) et le CNRA (Conseil national de la révolution algérienne), la division du pays en wilayas, la définition des grades ont conforté la Révolution. C'est lors de ce congrès que fut également prise la décision de créer la wilaya 6 regroupant les régions du Sud. La plateforme de la Soummam a surtout esquissé le futur de l'Algérie qui ne devrait pas être «une république théocratique mais une république sociale». Elle a éclairci la position de la Révolution sur des questions comme celle des pieds noirs, de la communauté juive, sur le rôle des femmes, des commerçants ou des syndicalistes. Ces catégories sociales, qui seront organisées, donneront par la suite un nouveau souffle à la Révolution et constitueront un remarquable cadre d'organisation. La maison ou fut rédigée et paraphée celle-ci appartient au dénommé Bakhnous Ameziane. Elle forme depuis 1984, au même titre que l'école qu'elle domine, un musée appartenant au ministère des Moudjahidine. Il possède une bibliothèque, une salle d'expositions ou l'on peut voir notamment quelques photos non originales prises lors de ce congrès historiques et quelques morceaux d'avions abattus.
L'armée française s'est vengée des habitants d'Awzelaguène dont elle a bombardé les villages. Même le napalm a été utilisé. Certaines ruines de maisons s'élèvent toujours et témoignent de cette terrible période. La plupart des familles habitent désormais dans les villes ou dans les cités de recasement construites à Ighzer Amokrane, que traverse la route nationale qui relie Akbou et Béjaïa.
L'OPPOSITION DE BEN BELLA ET BOUDIAF
Toutefois, l'absence à ce congrès de délégués de certaines wilayas comme celles des Aurès, de l'Oranie et l'adoption de principes comme la primauté du politique sur le militaire et de l'intérieur sur l'extérieur suscitera des dissensions. Ben Bella et Boudiaf notamment, alors en prison suite au détournement de l'avion qui les transportait avec Aït Ahmed, Khider et Lacheraf en octobre 56, s'opposeront à ces décisions. Le pouvoir des fondateurs avait été remis en cause et la délégation extérieure avait pour mission d'alimenter les maquis en armes. Le premier reprochera surtout l'intégration des centralistes comme Ben Khedda et Dahlab dans les organes de direction. Il se montrera aussi réservé sur les aspects «laïcisants» de la charte. Moins d'une année plus tard, les membres du CCE quitteront d'ailleurs l'Algérie avec la répression qui s'abat sur la ville d'Alger. Ben M'hidi mourra assassiné en février 57. Le centre de gravité de la Révolution se déplace à l'extérieur. Abane, qui sort fragilisé, mourra assassiné en décembre 57. Restera en héritage la plate-forme de la Soummam, considérée par certains comme un texte de référence pour bâtir l'Algérie et par d'autres comme un «moment de déviation». Plus d'un demi-siècle après sa tenue, le Congrès continue d'alimenter les écrits historiques et les polémiques.


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