Ce sont cinq petits garçons âgés entre 10 et 5 ans et deux filles, Wahiba ,13 ans et Rania 8 ans. Les vacances scolaires d'été pour ces enfants issus de familles «rahala» ou nomades c'est partir sur les routes et la canicule avec leurs parents qui eux sont à la recherche d'emplois saisonniers. Les enfants qui marchent, ce sont eux. Espiègles, les yeux brillants de joie de vivre, le rire fusant et joyeux, ils n'ont de vacances d'été que ces déplacements annuels. Vêtus d'habits délavés, les cheveux mal peignés, la frimousse encore ensommeillée, ils ont de grands yeux qui racontent la légende des hommes qui marchent. La vie pastorale, les points d'eau pour leur survie et celle de leurs maigres troupeaux caprins, les petits nomades font partie de deux écoles. Celle exigée par la loi comme tous les petits algériens et celle de la vie bédouine. Liens ataviques, inscrits dans les gènes avec la route des étoiles et celle du vent. Ni jouets pour passer le temps, ni télévision, seulement des jeux inventés et inspirés par l'univers des enfants des pauvres». Et les histoires que nous racontent nos mères et tantes le soir avant de dormir». Sur les bords de cette nationale menant à la mer, les enfants bédouins crèchent dans des kheimas en feuilles de plastique et en sacs de jute. Wahiba jubile. C'est un changement qu'elle attend tous les ans. Quitter Sour El Ghozlane ou Boussaâda pour trois mois, avec toutes les contraintes d'un habitat insalubre et d'une vie d'errance momentanée. Ce sont des vacances ! Ni Kiffan Club, ni Azur plage, encore moins Tichy, mais le monde de l'enfance heureuse et en guenilles. Le bonheur n'est pas dans le pré, mais sur ce terrain vague envahi par des herbes folles et de la pierraille.
