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Pr Jean Paul Squifflet (chef de service au CHU de Sart Timan de Liège) : «En Belgique, toute personne qui ne s'est pas exprimée de son vivant est un donneur potentiel»
Ayant à son actif plus de 2000 greffes de rein, le Pr Jean Paul Squifflet, mondialement connu, a sacrifié ses vacances pour venir en Algérie greffer bénévolement des reins à des cas difficiles notamment les enfants qui présentent un petit poids. L'autre but de ce déplacement est de faire profiter de son expérience ses collègues algériens. Qui est le professeur Jean Paul Squifflet ? Je vais vous étonner en vous disant que je ne suis pas urologue mais chirurgien généraliste transplanteur. Je fais les transplantations depuis 1978. J'étais l'élève du Pr en réanimation, Alexandre, qui a été le premier à effectuer la première greffe au monde en 1963 à Boston sur un prélèvement d'un mort encéphalique. Quand il est arrivé des Etats-Unis, il s'est occupé exclusivement de greffe. Que prévoit la loi en Belgique sur le prélèvement d'organes sur les morts encéphaliques ? En 1963, on prélevait les organes sur cadavres dans l'illégalité en l'absence de textes. Mais il y avait un consensus entre les familles (donneur, receveur), le psychologue et l'équipe médicale. Dans la loi promulguée en 1986, soit une année après la promulgation de la loi sanitaire algérienne, deux chapitres sont consacrés à la transplantation rénale. Une partie sur le prélèvement sur des vivants et l'autre sur les morts encéphaliques basée sur le consentement du donneur de son vivant. Pour cela, il existe un fichier de toutes les personnes qui se sont exprimées concernant le don d'organes. Par ailleurs, nous avons un devoir envers les patients. On informe les familles du premier degré lorsqu'il y a un accidenté de la route en état de mort encéphalique et en général très peu de familles refusent de donner les organes du défunt. Que prévoit la loi pour les citoyens belges qui ont oublié de s'exprimer ou les étrangers vivant sur le sol belge ? Toute personne qui ne s'est pas exprimée de son vivant est un donneur potentiel. Ceci est valable pour les ressortissants étrangers qui vivent depuis plus de 6 mois sur le sol belge y compris pour les Algériens tout en respectant les convictions religieuses de chacun. Quel est le taux de réussite dans la transplantation rénale ou autre ? Je vous mentirais si je vous disais que la réussite est à 100%. Néanmoins, dans 95% des greffons, les reins sont fonctionnels. Et chaque année, 1 ou 2% des patients greffés vont en dialyse. Grosso-modo, il n'y a pas de décès, on perd un rein mais on ne perd pas le donneur ou le receveur.
