C'est demain que Radio Oum El Bouaghi soufflera sa deuxième bougie. Un laps de temps qui satisfait amplement ceux qui travaillent. Ils y voient dans son écoute au sein des transports collectifs, des foyers une preuve de son succès. En vérité, en tant que media de proximité elle diffère peu des autres. Elle émet aussi de 6 h 40 à 19 h 30 et la grille des programmes est quasi identique à celle de Bechar ou de Sétif. Elle s'adresse aux habitants de la région dont elle tente de refléter les attentes et les préoccupations. Ses journalistes au nombre de neuf sillonnent les 29 communes que compte la Wilaya jusqu'aux plus reculées comme Djazia classée dit-on comme étant la troisième plus pauvre commune à l'échelle nationale. Des rencontres pour écouter les jeunes, les autorités évoquer les uns leurs conditions de vie et les autres ce qui se fait en matière de développement. «Microphone echabbab ou Massar Ettanmiya» disent clairement leurs missions et se veulent ce lien utile et indispensable entre les responsables et les citoyens. Avec deux véhicules, les moyens ne sont pas un handicap pour se déplacer. La radio a pourtant une originalité. Elle émet aussi en langue amazighe, avec l'usage parfois dans la même émission de l'arabe et du dialecte chaoui. «Cela a permis de revivifier et de décomplexer les gens sur cette question» nous dit un producteur. Quatre journaux sont diffusés quotidiennement dont deux en chaoui à 12 h 30 et 16 heures. Des émissions comme Amawal Natmazight «le vocabulaire de Tamazight» ou Tamatuth Achawith, la femme Chaouie donnent une place à cette langue qui préserve une part de l'identité des habitants. Abderazak Garrah qui s'exprime avec aisance et naturel en arabe et en chaoui dans son émission Awal Swawal fait revivre les devinettes, les proverbes du terroir. Les radios locales ont cette mission de réhabiliter le patrimoine des régions et il est coutumier d'entendre sur les ondes de la radio la voix de Aissa El Djermouni. Top Chaoui est une émission musicale qui se veut le baromètre de la création des jeunes et Timlilith Dhounazour «rencontre avec un artiste» est une tribune d'expression pour les créateurs. Pour autant, des producteurs permettent de s'ouvrir sur la culture universelle avec la diffusion de chansons éternelles arabes ou occidentales. Certes les contempteurs des radios locales comme partout reprochent à celle-ci de faire la part belle aux réalisations de l'administration. Reste qu'elle ne se base seulement sur l'information mais sur une programmation ou les émissions liés à la religion, au le sport, les informations pratiques comme la météo, les appels à l'aide sont autant sinon plus suivis et écoutés.
