Il est néo-zélandais de naissance, français d'adoption et, désormais, algérien de cœur. Lui c'est Greame All Wright, le chanteur compositeur engagé. Il est revenu à Tizi-Ouzou à l'occasion du festival du film amazigh dont c'est la 10e édition cette année. Oui, il est revenu, car Tizi-Ouzou et les planches de la maison de la culture Mouloud-Mammeri, il les connaît pour s'y être déjà produit, il y a quelque temps de cela. Plus exactement en 1983. C'était du temps où la maison de la culture Mouloud-Mammeri, au même titre que El Mouggar ou la salle Atlas d'Alger, recevait des artistes de renom dont le public de Tizi-Ouzou se délectait à l'image des monuments de l'époque comme Demis Roussous, Les Platers, Dave, les Compagnons de la chanson et autres grands noms de la trempe de Charles Aznavour. 1983-2010, soit 27 ans. Entre-temps, le gars a pris du cheveu blanc. Mais à 87 ans, il a toujours le bon pied sur scène. Il a réussi, l'espace de retrouvailles avec son public de Tizi-Ouzou, à rajeunir un grand nombre d'entre les spectateurs replongés dans leur jeunesse, du temps où autour d'un feu de camp, on chantait ses chansons. A la fin de son spectacle, fortement acclamé, cette reconnaissance du public, Greame All Wright était ému et même très ému «Je suis heureux de me retrouver ici en Algérie, où j'ai trouvé beaucoup de chaleur humaine et un public des plus sympathique. J'ai du mal à m'exprimer et exprimer toute la reconnaissance à ce public de Tizi-Ouzou ». Et comme l'avait si bien dit Cheikh Sidi Bémol : « Tous les chanteurs et artistes qui se produisent en Algérie sont envoûtés et ne réclament qu'une seule chose, revenir y chanter ». Greame All Wright nous a fait part de cette envie de revenir chanter au pays «Si Dieu me prête vie et me donne les forces nécessaires pour continuer à faire le métier que j'aime, je vous promets que je reviendrai en Algérie, où j'ai découvert des gens sympathiques et surtout un beau pays». Avec son répertoire classique dont sa «Suzanne», sa «Sacrée Bouteille», «Billy Boy», «Avalanche», «Il faut que je m'en aille » qu'il agrémentera de morceaux de son ami Léonard Cohen, Greame All Wright a fait passer une agréable soirée au large public présent, même si les plus jeunes qui ont pour habitude de n'écouter que du raï avaient du mal à saisir les paroles et apprécier les morceaux exécutés par l'orchestre composé de deux Malgaches. Greame All Wright a été aussi subjugué par les prestations de Ali Amrane et Cheikh Sidi Bémol qu'il a trouvé remarquables. En somme, la 10e édition du festival du film Amazigh a été une belle occasion pour le public de Tizi-Ouzou de découvrir ou de revoir les grands de la chanson algérienne et internationale, comme ce fut le cas avec le festival arabo-africain de danses folkloriques qu'organise la Direction de la culture de la wilaya de Tizi-Ouzou.