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Le professeur Maaraf à propos du projet de loi sur la criminalisation du colonialisme : «Il nécessite la collaboration de tout le monde»
Publié dans Horizons le 03 - 04 - 2010

Photo : Fouad S. Expert en relations internationales et ex-professeur à l'Institut des sciences politiques et de l'information, Smaïl Maaraf revient dans cet entretien qu'il a accordé à Horizons sur des questions d'actualité.
D'emblée, il affirme que le projet de loi visant la criminalisation du colonialisme français, qui a été proposé par plus d'une centaine de députés, doit tenir compte du volet juridique, avant de rappeler la nécessité d'associer tout le monde, d'autant plus que cette question concerne tout le peuple algérien. En outre, même en estimant que dans le fonds, le projet est plus qu'intéressant. M. Maaraf s'est également exprimé sur l'inscription de l'Algérie sur la liste noire par les Etats-Unis et la France ainsi que sur la question ayant trait à l'abolition de la peine de mort.
En réponse à la loi du 23 février glorifiant les bienfaits du colonialisme, un projet de loi visant la criminalisation du colonialisme français a été proposé par les députés à l'APN. Qu'en pensez-vous?
Je pense, tout d'abord, que tous les Algériens sont pour ce projet, pour la simple raison que le colonialisme est un crime qui a frappé de plein fouet le peuple algérien durant 132 ans. Les Algériens sont donc unanimes à dénoncer le colonialisme.
S'agissant du projet, je dois dire, me semble-t-il, que la collaboration de tout le monde est nécessaire. Principalement, cette coopération doit être axée sur trois volets essentiels, dont le premier est historique.
Cela dit, il faut rassembler toutes les tendances historiques, culturelles et autres pour pouvoir mener à bon port ce projet comme cela a été fait par l'Assemblée française qui a voté la loi glorifiant le colonialisme. Il y a également le volet juridique.
Sur ce point, je pense qu'il ne faut pas se tromper parce que jusqu'à présent, le droit international public n'incrimine pas le colonialisme en tant que crime contre l'humanité. Cela dit, jusqu'au moment où je vous parle, le droit international public n'arrive pas à faire de la colonisation un crime contre l'humanité pour diverses raisons. D'abord parce que la genèse du droit international a vu le jour dans les pays occidentaux. La position de ces Etats est claire vis-à-vis de cette question. En leur qualité d'anciens colonisateurs, ces pays ne criminaliseront pas le colonialisme qui est leur propre œuvre.
Cela étant dit, les pays ayant subi les affres du colonialisme doivent élaborer ensemble une approche commune en vue d'imposer aux législateurs internationaux la criminalisation du fait colonial.
Qu'en est-il justement de l'aspect juridique ?
Pour ce qui est de l'aspect juridique, le projet, à mes yeux, a besoin d'être mûri davantage. Il faudra trouver des issues juridiques pour qu'il y ait plus de garanties qui permettront à ce projet d'aboutir. Quant au troisième volet, il faut, avant toute chose, évaluer les intérêts des uns et des autres. Les deux pays, en effet, ont des intérêts communs, en plus de la communauté algérienne vivant à l'étranger à laquelle il faut penser. En outre, si sur le plan diplomatique, les deux pays n'entretiennent pas de relations excellentes, je pense qu'il existe beaucoup d'intérêts communs entre l'Algérie et la France. Globalement, je pense qu'il faudra avoir de la patience et de la perspicacité. Je suis d'avis qu'il ne faudrait pas commercialiser un tel projet sensible, surtout que le colonialisme concerne tout le peuple algérien.
Autrement dit, au lieu d'aller directement vers ce projet, il aurait été préférable que ses initiateurs lancent un appel à tous les Algériens sans exclusion, en consultant même la communauté nationale établie dans ce pays.
D'autant que ce projet englobe également la question relative à l'indemnisation des victimes des expériences nucléaires françaises dans le sud algérien, la délivrance de visas aux Algériens. A titre d'exemple, la politique de délivrance de visas aux étudiants algériens n'est pas la même que celle appliquée aux Marocains et Tunisiens. Nous n'avons pas les mêmes privilèges que nos voisins.
L'Algérie a mené une lutte implacable contre le terrorisme. Pourtant, les Etats-Unis et la France ont inscrit l'Algérie sur la liste noire. Ne pensez-vous pas que cela est une atteinte à l'image de notre pays ?
Je pense que ces mesures sont d'ordre politique ou stratégique autre que celui relatif à la lutte contre le terrorisme dans le monde. Certes, l'Algérie a vécu des moments très difficiles par le passé. Mais grâce à la conjugaison de tous les efforts, notre pays a pu sortir du bourbier sans l'aide d'aucun pays. Ce n'est pas moi qui le dis, mais la classe politique et intellectuelle de ces pays. Lorsque le terrorisme frappait sans distinction, notre pays était animé d'une volonté sans égale et a lutté seul contre ce fléau. On avait cru, un moment, que ce phénomène était spécifique à l'Algérie. Cependant, après les attaques du 11 septembre, tout le monde s'est rendu compte que ce cauchemar est une menace qui peut frapper dans tous les pays du monde. Pour revenir à ces mesures, j'estime qu'elles sont venues dans un climat très critique qui caractérise les relations internationales, dominées notamment par la concurrence économique entre les pays occidentaux et la Chine dans diverses régions du monde. Et la région nord-africaine est l'une de ces régions cibles de cette concurrence internationale.
Est-ce que vous faites allusion à l'Africom ?
L'Algérie a refusé le projet de l'Africom sur le sol algérien et le Sahel. Lequel refus a été considéré par les Américains comme de la ténacité, chose qui n'a pas arrangé les intérêts des Américains dans la région. De l'autre côté, les mesures prises dans le cadre de la loi de finances complémentaire ont suscité beaucoup de colère chez les Français qui attendaient que notre pays favorise leurs investisseurs. C'est dire que ces mesures ont poussé les autorités françaises à chercher à créer des problèmes pour l'Algérie par tous les moyens. Et comme les Etats-Unis et la France n'ont pas trouvé un autre moyen pour pénaliser notre pays afin qu'il renonce à ses positions, ils ont pris ces décisions iniques. Avec ces mesures, les deux pays veulent salir l'image de notre pays. Ils ont voulu montrer au monde entier que l'Algérie est une destination non sécurisée, ce qui se répercutera négativement sur le plan d'investissement. C'est pour cette raison que j'adhère au principe de réciprocité si ces deux pays ne révisent pas ces mesures d'autant plus que le terrorisme, un phénomène devenu transnational, n'a pas de nationalité. L'Algérie est un Etat souverain et doit appliquer le principe de la réciprocité en cas où ces deux pays ne reviennent pas sur ces décisions.
La région du Sahel est une poudrière. Les pays de la région font face à de multiples problèmes et les appétits étrangers s'aiguisent. Face à cette situation; que doivent faire les pays de la région afin qu'il n'ait pas d'ingérence étrangère ?
Vous savez, il y a un problème très sérieux. La région sahélienne est très vaste, donc difficile à contrôler par les pays de la région. Américains et Européens estiment posséder les moyens qui leur permettent de lutter contre le terrorisme dans la région. Afin d'éviter toute intervention étrangère, la coordination entre les pays de la région reste nécessaire, parce qu'il y a toujours une arrière-pensée politique derrière la lutte antiterroriste. Il faut savoir que l'une des causes principales de cette lutte contre le terrorisme est liée aux intérêts économiques.
La paix que cherchent les Américains au Proche-Orient ou dans d'autres régions du monde est un paravent qui cache des intérêts économiques et politiques. Maintenant, les pays qui dominent le monde essayent de chercher leurs intérêts et la région du Sahel recèle beaucoup d'intérêts, en particulier l'uranium.
Si pour nous le terrorisme est un crime qu'il faut éradiquer par tous les moyens, pour ces pays, il s'agit d'une politique qui leur donnera droit d'intervenir dans telle ou telle région et exploiter ses richesses. Je n'exclue pas une coopération, qu'elle soit technique ou autre, avec les pays étrangers. Mais cette coopération doit se présenter dans une vision globale des pays du Sahel et non pas occidentale.
Dominer le monde, c'est connu, est l'un des éléments de la lutte antiterrorisme, en particulier après le onze septembre. Et les pays de la région du Sahel doivent impérativement s'entendre sur les moyens à mettre en œuvre en vue de lutter contre le terrorisme, le crime organisé, le trafic d'armes et l'émigration clandestine.
Ces derniers temps le débat sur la peine de mort est revenu sur le devant de la scène. Etre-vous pour ou contre son abolition?
En toute franchise et honnêteté intellectuelle, je crois que tout ce qui se rapporte à la religion doit être confié aux spécialistes en la matière, car il s'agit d'une question particulièrement sensible. Seuls les hommes de culte sont habilités à se prononcer sur ce sujet. A mon avis, il ne faut pas politiser cette question purement religieuse. Moi, je pense que celui qui commet un crime contre une personne doit subir le même sort. Est-ce qu'on peut pardonner à celui qui tue, par exemple, froidement un proche ? J'estime qu'on ne peut pas être clément à son égard, même si je respecte l'avis d'autrui sur la question. Pour moi, ce qui est dictée par notre Créateur doit être accepté et appliqué.
En outre, il ne faut pas rentrer dans ce cercle vicieux qu'est la polémique sur une question clarifiée dans le Livre Saint. En tous les cas, en matière des droits de l'homme, les algériens ont beaucoup de choses qui les intéressent. A mon avis, toutes spéculations suscitées par le débat sur l'abolition ou non de la peine de mort sont inutiles, des débats stériles.


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