Les effets du somnambulisme sont attribués au magnétisme animal et on se met à l'étudier. Plusieurs courants se précisent, comme les «spiritualistes», issus d'un courant chrétien, l'«illuminisme», qui s'éloigne de Mesmer, dont il juge la méthode trop mécaniste. Il y a aussi les «imaginationnistes», qui rejettent la notion de «fluide» ne retenant, pour soigner, que celle d'imagination. L'un des chefs de file de ce courant est l'abbé Faria, dont la méthode a été ainsi décrite, par un témoin de l'époque : «Il plaçait sur un fauteuil la personne qui voulait se soumettre à son action, et l'engageait à fermer les yeux en se recueillant ; puis, tout à coup, il prononçait d'une voix forte et impérative le mot ‘'dormez'', qui faisait ordinairement sur le patient une impression assez vive pour produire en lui une légère secousse de tout le corps, de la chaleur, de la transpiration et, quelquefois, le somnambulisme.» En 1822, Ampère déclare que le magnétisme animal est de même nature que l'électricité. L'Académie des sciences française, indignée par la vague d'irrationalisme qui submerge l'Europe, ordonne une nouvelle enquête. Le magnétisme animal est de nouveau attribué à l'imagination, mais le somnambulisme expérimental est confirmé : les sujets qui y étaient plongés prévoyaient l'avenir, avaient une mémoire développée, devinaient les pensées, etc. La commission demande qu'on étudie ces phénomènes, mais les Académiciens maintiennent la condamnation de 1784, de peur que l'irrationnel ne triomphe.