Ancestralité n «Les mythes anciens à l'épreuve de la modernité dans les littératures africaines» est l'intitulé du colloque international qui se tiendra les 21 et 22 novembre à la salle El-Mougar. Cette rencontre de deux jours est organisée par le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (Cnrpah). «Ce colloque d'envergure scientifique s'inscrit dans le cadre du second Festival culturel panafricain, il se veut un prolongement du premier colloque organisé sous le thème de l'anthropologie durant la manifestation», a déclaré Slimane Hachi, directeur du centre, lors d'un point de presse, hier mardi, au sein de l'institution. Et d'ajouter : «Il réunira d'éminents chercheurs africains et africanistes venus d'Afrique, d'Europe et d'Amérique.» 28 chercheurs, hommes de lettres et universitaires, issus de pays africains comme le Congo, l'Afrique du Sud, le Sénégal et les Seychelles ainsi que d'autres pays comme le Canada, les Etats-unis, la Grande-Bretagne et la France, prendront part à ce colloque qui sera axé sur différents thèmes dont «L'importance des mythes dans la littérature et les mythes des peuples noirs dans la littérature de Kateb Yacine», a-t-il repris. Interrogé sur l'objectif de ce colloque qui se penche sur l'oralité et ses différentes composantes, Slimane Hachi dira : «Il se propose de réfléchir sur le travail mis en œuvre par les écrivains pour rendre compte du procès complexe par lequel l'imaginaire collectif nourri aux mythes séculaires intègre la modernité dans sa pensée et ses comportements.» Pour sa part, Nadjet Khadda, commissaire du symposium des écrivains africains et membre de la commission d'organisation du colloque, a indiqué que «ce colloque offrira l'occasion aux critiques littéraires africains de débattre de l'impact de la modernité sur la littérature et les mythes africains». Et d'ajou-ter : «Il s'agira également de débattre de l'importance des mythes dans la littérature africaine, de mettre la lumière sur les problèmes que connaît la littérature en Afrique et de proposer des solutions.» Ainsi, le colloque se penchera sur la tradition et le travail de l'oralité, fait séculaire, et traitera de son rapport à la modernité et son influence, et au plan de la pensée et sur le niveau comportemental, sur l'exercice actuel des différents modes opératoires de l'oralité, à savoir, mythes, proverbes, contes et bien d'autres éléments qui la constituent et la définissent. Le colloque jettera la lumière sur le travail des écrivains africains qui, dans leurs écrits, ont composé par les mots avec la tradition orale et conjugué au présent – et aux temps modernes. Et cela sans pour autant toucher à son ancestralité, donc à son authenticité. Cela revient à dire que la littérature africaine, ancrée dans l'ancestralité, se révèle comme étant véhicule de la culture orale et l'expression des habitudes langagières et traditions sociales spécifiques à chaque société à laquelle l'écrivain appartient. La littérature devient alors le référent culturel et identitaire de l'écrivain, celui à travers lequel se dit et se dévoile la société dans laquelle la littérature est enracinée et par laquelle elle prend forme. Le colloque s'emploiera ainsi à démontrer comment le travail littéraire se fait sur l'oralité et comment celle-ci est réemployée dans l'imaginaire littéraire.