Vécu n C'est aux environs de 10 heures que nous nous sommes présentés au guichet numéro 6 de la gare de l'Agha pour acheter un billet de train. «A quelle heure le prochain train en direction de Thénia démarrera-t-il d'ici ?» «C'est écrit-là», répond le préposé au guichet, un homme d'une cinquantaine d'années portant de grandes lunettes et une chemise bleu ciel, tout en montrant de la main un petit bout de papier accroché à la vitrine séparant les employés de la clientèle, et sur lequel est écrit en petits caractères : «El-Affroun 10h13, Thénia 10h18.» Nous prenons la précaution de lui demander si le train en direction de Thénia est neuf et l'employé de la Sntf hoche la tête en signe d'acquiescement. On lui tend alors un billet de 200 DA. A court de petite monnaie certainement, il nous pose la question pour savoir si nous avons une pièce de 10 DA. «Non», lui répondons-nous. Sur ce, il nous remet le titre de voyage et 140 DA. Ayant confiance en lui, nous ne jugeons pas utile de vérifier le ticket dans l'immédiat. A l'heure indiquée, nous nous présentons au quai et là, nous découvrons que nous avons payé pour prendre le vieux train. Nous retournons voir le préposé au guichet numéro 6 mais on ne le trouve pas. On se rabat alors sur le guichet numéro 4. Une femme d'un certain âge portant un hidjab nous accueille froidement : «Qu'est-ce que vous voulez ?» Nous lui exposons le problème en quelques phrases et sans attendre, elle nous lance : «Adressez-vous à celui qui vous a vendu le billet, c'est à lui de régler le problème.» Nous nous présentons de nouveau au guichet numéro 6 mais l'agent en question n'est toujours pas là. Après 3 minutes d'attente, il fait son apparition enfin. Nous lui expliquons la situation et à notre grande surprise, il nie complètement nous avoir dit que le train de 10h18 en direction de Thénia est neuf : «Je ne vous ai jamais affirmé une telle chose.» Qu'à cela ne tienne, nous lui proposons de lui remettre le ticket acheté ainsi que 20 DA pour avoir un titre de voyage sur le train de 11h28. Une proposition qu'il rejette dans le fond et dans la forme. «Qu'est-ce qu'on doit faire alors ?» «Il vous faut acheter un nouveau billet», répond-il avec une insouciance déconcertante. «Et je fais quoi avec le billet que j'ai déjà acheté ?» «Ce n'est pas mon problème», rétorque-t-il encore. Sans commentaire.