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Une ville, un quartier
Si l'Algérie m'était contée (22e partie)
Publié dans Info Soir le 15 - 12 - 2009

Résumé de la 21e partie n L'ogresse, qui s'est introduite chez les sept filles, a déjà dévoré la patte de leur âne. La cadette, Aïcha, veut qu'on ferme la porte, mais ses sœurs s'y opposent.
Aïcha supplie encore ses sœurs :
— Elle est sortie, fermez la porte !
Les sœurs haussent les épaules.
— Mais non, elle ne nous mangera pas !
Elle veut insister, mais ses sœurs la menacent.
— Si tu continues à nous ennuyer, nous rapporterons à l'ogresse ce que tu nous as dit et elle te mangera !
Aïcha ne dit plus rien. L'ogresse revient.
— Votre âne n'a que deux pattes !
— Tu en as encore mangé une autre ! disent les filles stupides.
— Mais non, dit Aïcha, il était comme ça !
Peu après, elle demande encore à sortir.
— Je vais voir l'âne !
Elle sort de nouveau, puis revient :
— Votre âne a disparu !
— Tu l'as mangé !
— Mais non, dit Aïcha, il s'est sauvé !
— Je vais dormir, dit l'ogresse, quand je me réveillerai, je mangerai !
Aïcha frémit, comprenant que ce sera elle et ses sœurs qui serviront de repas à l'ogresse.
Tandis que l'ogresse fait un petit somme, Aïcha supplie ses sœurs de fuir.
— Dès qu'elle se réveillera, elle s'occupera de nous !
— Tu es folle, disent les sœurs, a-t-on vu une tante manger ses nièces ?
— Elle a déjà mangé l'âne !
Les sœurs s'écrient :
— Pourquoi alors as-tu dit, tout à l'heure, que l'âne s'était sauvé ?
— C'est pour ne pas éveiller les soupçons de l'ogresse !
Ses sœurs la grondent.
— Tu n'es qu'une hypocrite !
Aïcha insiste :
— Il faut fuir !
— Tais-toi, si tu continues, on va rapporter à l'ogresse ce que tu as dit, et c'est toi qu'elle mangera !
Aïcha comprend alors, que ses sœurs ne l'écouteront pas. Et, comme elle ne veut pas finir dans le ventre de l'ogresse, elle quitte furtivement la maison.
Elle se met à courir droit devant elle. Elle sait que l'ogresse, quand elle aura fini de manger son couscous se retournera contre ses sœurs, et quand elle les aura toutes dévorées, elle partira à sa recherche. Aïcha sait aussi que les ogres sont dotés d'un flair hors du commun : ils captent de loin l'odeur de l'homme et le pourchassent jusqu'à le rejoindre. Et elle sait ce qui l'attend si l'ogresse la retrouve… (à suivre...)


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