Parfois, c'était nous qui évitions de nous engager dans une bataille où nous n'étions pas sûrs d'avoir l'avantage ; d'autres fois, c'était le 29e B.T.A. qui se dérobait - dans ce cas-là, c'était généralement vers la fin de l'après-midi et ce, pour plusieurs raisons : peur de se laisser surprendre par la tombée de la nuit, risque de tomber dans une de nos embuscades lors du retour aux casernes ou aux lieux de cantonnement. Dans la bataille de Sidi Mohand Aklouche le 26 avril 1957, c'était le matin, et nous ne pouvions pas éviter le combat, car nous nous étions vite retrouvés encerclés. Sûr que nous l'attendions de pied ferme, le commandant Gaudoin n'était pas venu nous présenter le combat avec les éléments de son seul bataillon, mais fera appel à d'importants renforts (parachutistes, bérets noirs, Sénégalais, Martiniquais et goumiers), afin de ne nous laisser aucune chance d'en réchapper et d'en finir ainsi une bonne fois pour toutes avec notre commando et son chef. On a cependant vu que, malgré leur supériorité numérique et leur armement, nous les avions battus à plate couture, en abattant deux de leurs avions et en leur tuant et blessant un grand nombre de soldats. Voilà comment le commandant Gaudoin avait trouvé un maître, un guerrier et un stratège accompli, qui s'avé-rera toujours beaucoup trop fort pour lui, dans la personne de son ancien compagnon d'armes lors de la guerre d'Indochine, et qui n'était autre que le valeureux et courageux commandant Si Moussa El Bourachdi. La bataille de Sidi Semiane Cherchell, 20 mai 1957 «Sidi Semiane (Cherchell) est à mi-chemin des monts du Zaccar et de la mer. Situé au cœur de plusieurs douars il fait partie du territoire de la wilaya IV (zone II, région III). Il est relié à la vallée du Chélif par la route qui part de Cherchell et traverse les monts du Zaccar. Après la bataille de Sidi Mohand Aklouche du 26 avril 1957, lors de laquelle le commando Si Zoubir était sorti victorieux d'un grand accrochage avec le 29e Bataillon de tirailleurs algériens (B.T.A.), dont la base était installée à Fontaine-du-Génie (Hadjrat Ennous, Cherchell), nous étions demeurés dans la région, guettant d'autres occasions de batailles. La compagnie nouvelle - la katiba El-Hamdania - avait été formée en faisant fusionner trois sections comptant chacune trente-cinq moudjahidine, à savoir : la section de Si Djelloul Benmiloud (Cherchell), celle de Si Kaddour (Zeralda) et le commando Si Zoubir. Nous avions donné à notre katiba le nom d'El-Hamdania en mémoire de notre compagnon le chahid Si Hamdane, de son vrai nom Mohamed Ahmed Ben Moussa natif d'El-Affroun. Les chouhada Si Zoubir et Si Hamdane étaient des chefs braves, courageux et pleins de sagesse, dont l'aura et le prestige avaient largement dépassé les frontières de la wilaya IV, l'un de leurs plus hauts mérites militaires ayant consisté dans la planifica-tion et l'exécution de la grande et mémorable embuscade qui eut lieu le 9 janvier 1957 à Tizi Franco (Beni Menacer,Cherchell), qui comptera parmi les plus éclatantes victoires remportées par les maquisards de l'A.L.N. sur les forces armées colonialistes françaises. (à suivre...)