L'opposé du géant, le nain, a lui aussi fait l'objet de légendes. Dans de nombreuses cultures, le nain apparaît souvent comme un personnage intelligent, doué parfois de pouvoirs surnaturels. C'est le cas du gnome, dans le folklore occidental. Le mot «gnome» proviendrait, selon une hypothèse, du grec, gnosis ou gnose, qui veut dire connaissance. Rappelons que la gnose est un système philosophique qui enseigne que la connaissance intérieure provient de l'intuition. Selon cette étymologie, le gnome serait donc le dépositaire d'une connaissance dont il tirerait ses pouvoirs. Or, une autre étymologie fait de gnome le dérivé d'un autre terme, genomos, «souterrain». En effet, dans la plupart des mythes, le gnome vit sous terre ou alors dans les grottes des montagnes où il garderait des trésors. Dans certains contes, le héros doit affronter des gnomes, gardiens de trésors : comme ils sont dotés de pouvoirs magiques, ils lui font subir des épreuves. Et c'est généralement en usant de magie que le héros parvient à les vaincre et à s'emparer de leurs richesses. Cette croyance au gnome, gardien de trésors, se trouve par exemple dans le célèbre roman de l'abbé de Montfaucon de Villar, Le comte de Gabalis, qui admet l'existence de gnomes. «La terre est remplie presque jusqu'au centre de gnomes, gens de petite stature, gardiens des trésors, des minières et des pierreries. Ceux-ci sont ingénieux, amis de l'homme et faciles à commander. Ils fournissent aux enfants de sages tout l'argent nécessaire et ne demandent pour prix de leur service que la gloire d'être commandés. Les gnomides, leurs femmes, sont petites mais fort agréables, et leur costume est fort curieux...»