Instabilité n Depuis la grande pénurie de lait en 2007, l'approvisionnement du marché en lait dans notre pays connaît des crises cycliques même hors des périodes de grande consommation tel le ramadan. Depuis le quatrième trimestre 2006, le prix du lait sur le marché mondial ne cesse de grimper. La tonne de poudre de lait écrémé européenne, qui se vendait jusqu'à 2 615 dollars, a atteint les 4 890 dollars début juin 2007. Ce qui a engendré un climat de tension sur le marché mondial, qui s'est répercuté chez nous par une pénurie de lait en sachet. Si la pénurie enregistrée alors s'expliquait par la chute des quantités de poudre de lait sur le marché mondial et l'envolée de ses prix, les crises cycliques qui s'en sont suivies dans la filière lait qu'a connues notre pays à partir de 2008 en étonneront plus d'un. En effet, la pénurie de lait en sachet réapparaît non seulement durant les périodes où la demande est toujours plus forte, notamment durant le ramadan et les fêtes, mais aussi au-delà, à l'instar de ce qui se passe ces derniers mois. Depuis le mois de juin dernier, le consommateur est confronté périodiquement au problème d'approvisionnement en sachet de lait, faute de l'arrêt momentané de la production de certaines unités de transformation. Ces jours-ci, l'approvisionnement en lait était sérieusement perturbé, et ce, dans différentes régions du pays. Des files de camions livreurs attendent devant les laiteries des heures durant pour s'approvisionner et d'innombrables foules s'amassent devant les épiceries dans l'espoir d'acquérir un sachet de lait, au plus deux. Dans certaines régions du pays, des témoignages renseignent sur l'acuité de la pénurie. Des pères de familles ouvrent le bal de la chaîne humaine devant le commerçant très tôt le matin ; ceux parmi eux qui ont des familles nombreuses n'hésitent pas à impliquer leurs petits enfants, les réveillant parfois à 4 heures du matin pour tromper la vigilance de l'épicier qui distribue, par souci de servir tous ses clients, les quantités de lait en sachet de façon équitable, à savoir deux sachets au maximum par personne. Sachant qu'une boîte de lait en poudre qui se vend à 270 DA et qui équivaut à 3 sachets de lait pour un prix de 75 DA – à raison de 25 DA le sachet –, on comprend l'inquiétude du consommateur quand le lait en sachet vient à manquer. En effet, en achetant 3 sachets de lait il économise 195 DA. Ainsi, son interrogation quant à l'arrêt momentané du travail des unités de transformation observé ces derniers jours n'est-elle pas légitime ? On se pose la question s'il ne s'agit pas là d'un prélude à une nouvelle crise ?
