On le recherche partout, mais il demeure introuvable. Les recherches vont se poursuivre pendant plusieurs années. En vain. On ne parvient pas à découvrir le lieu de sa retraite. On conclut donc qu'il est mort et que son corps doit se trouver dans un lieu inaccessible. Un jour, par le plus grand des hasards, une barque aborde l'îlot de Djeribia, non loin du littoral, au nord de la montagne de Gouraya. Les pêcheurs y débarquent et remarquent, surpris, assis sur un rocher, à moitié nu, les cheveux et la barbe hirsutes, un homme, qui semble plongé dans une profonde méditation. On le ramène sur terre et on reconnaît aussitôt le roi al-Nasir. Il s'était réfugié sur l'îlot, loin des hommes, pour méditer sur la fragilité des choses. Il y est resté quatre années durant, dans la solitude la plus totale. La légende dit que chaque jour, il plongeait la main dans l'eau : des poissons s'y accrochaient et il s'en nourrissait. Le fils d'Al-Nasir ramène son père au palais. Mais les jours suivants, trompant la vigilance de tous, il retourne sur son rocher où il va mourir. Ainsi prend fin la légende du roi, qui croyait avoir produit une œuvre qui allait lui survivre encore longtemps, et du saint, qui lui avait démontré le contraire.