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France : des vacances controversées
Publié dans Info Soir le 19 - 02 - 2011

Vocation n Animé de convictions profondes qu'il désire partager avec ses semblables, la principale motivation de l'homme politique est et doit être l'intérêt général de ses concitoyens...
Pour rester dans l'actualité, nous rappelons seulement que certaines escapades à l'étranger de ministres français coûtent aux contribuables des pays qui les accueillent une fortune. Michelle Alliot Marie, ministre des Affaires étrangères, s'est payé un voyage en jet privé pour la Tunisie pour y passer quelques jours de vacances, et ce aux frais de la princesse, juste avant que la révolution du Jasmin ne montre le bout de son nez. Le Premier ministre français, François Fillon, s'est, lui, assuré apparemment d'une randonnée analogue, mais cette fois en direction du Nil, en Egypte.
Cela pour ce qui est des avantages en nature que confèrent de tels postes. Même chose pour Nicolas Sarkozy. Un milliardaire lui a offert ainsi qu'à son épouse, au lendemain de son élection à la présidence de la République, un voyage de rêve à Malte. La nouvelle a choqué beaucoup de Français, loin d'apprécier un tel comportement de la part de leur Président. Ces membres du gouvernement, parmi les plus en vue de la droite, se sont-ils pour autant enrichis ? Non. Pour ce qui est des fortunes que d'autres dans la classe politique ont amassées au cours de leur carrière, il faut remonter bien plus loin. L'ancien Premier ministre, Edouard Balladur, accusé de malversations dans l'affaire de vente d'équipements à l'Indonésie, n'a pas encore été blanchi par la justice de son pays. Cette opération a déjà coûté, pour rappel, aux Français la mort de plusieurs ingénieurs à Djakarta. Des morts qu'on s'est empressé de coller à l'organisation terroriste Al-Qaîda. L'ex-Président Chirac a commencé à rembourser à la mairie de Paris les salaires des emplois fictifs qui avaient servi en fait à d'autres desseins.
Pasqua, ancien ministre de l'Intérieur, qu'on avait soupçonné de percevoir des commissions dans une sombre affaire de transaction, n'a pas encore été réhabilité. Et même le fils aîné du Président Mitterrand a trempé jusqu'au cou dans une affaire de vente d'armes à l'Angola. Pour de l'argent et du bakchich, bien sûr, et pas par bonté d'âme. L'affaire de la milliardaire Bettancourt a révélé, au-delà de ses démêlés avec sa fille, que la classe politique tout entière venait se servir à la table de la richissime héritière de l'Oréal et prendre son enveloppe. Le ministre Eric Woert, qui a sauté comme un fusible dans le dernier remaniement ministériel, est le type même du politique français qui fait feu de tout bois lorsqu'il s'agit de sauver et de sauvegarder ses intérêts.


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