Interrogations n Sur quel critère se fait un recrutement dans une entreprise ? Comment est configuré ce marché notamment au niveau des salaires et de la rotation des compétences ? Et à quand des profils adaptés aux besoins du marché ? Ces questions n'ont pas encore de réponse. En effet, nombreux sont les jeunes diplômés aujourd'hui qui sont confrontés, et ce, depuis quelques années, au problème de l'inadéquation entre l'offre et la demande d'emploi. Force est de constater également que certains jeunes universitaires ont du mal à trouver un travail qui corresponde à leurs études. Du coup, ils sont condamnés à se rabattre sur n'importe quel emploi pour subvenir à leurs besoins quotidiens, sans même exiger un salaire ou alors une couverture sociale. Ce qui fait d'eux de véritables victimes de la précarité sociale. Pis encore, la plupart des jeunes diplômés n'arrivent pas à accéder au marché de l'emploi, souvent en raison de leur formation jugée dépassée ou inutile dans la vie professionnelle actuelle. En dépit des dispositifs mis en place par l'Etat, afin de limiter le taux de chômage, la réalité est toute autre. Il ne suffit pas d'avancer des chiffres ou même de vendre des politiques. Le problème doit impérativement être analysé en profondeur pour mieux réguler le marché et en tirer profit. Un simple calcul mathématique nous permettra de connaître notamment le manque à gagner découlant des jeunes compétences et marginalisées ou dans un domaine en inadéquation avec leur niveau de formation, sans pour autant apporter un plus à l'économie du pays. En effet, bon nombre de diplômés aujourd'hui sont orientés vers des métiers qui n'ont rien à voir avec leurs spécialités. Pis, certains jeunes, pourtant très calés, exercent de petits métiers, tels que vendeurs dans une boulangerie ou dans un autre commerce. Des travaux que n'importe qui, et même sans qualification, peut assurer. En un mot, il est très difficile de nos jours pour un jeune diplômé d'être embauché dans son domaine. L'idée même d'être bien casé et espérer avoir une bonne carrière dans un domaine bien précis ne traverse même plus l'esprit d'un jeune universitaire ou primo-demandeur d'emploi, qui se contente de dire que les bons postes sont réservés aux pistonnés. Et personne n'osera affirmer le contraire. Nombreux parmi les futurs diplômés interrogés sur le sujet, disent que le plus important est de ne pas être au chômage et que l'idéal c'est de bien gagner sa vie. Experts économiques, professionnels dans la formation, gouvernement, chacun, selon sa vision, a essayé d'apporter des solutions appropriées afin de remédier à ce problème qui ne cesse de prendre de l'ampleur. Toutefois, on a l'impression que les choses sont prises à la légère ou qu'il y a un manque de visibilité. Sinon comment expliquer que dans l'Algérie du XXIe siècle, qui s'inscrit dans une période de vaches grasses, le chômage fasse encore parler de lui. C'est un problème qui persiste, disent beaucoup de gens. Quelles sont les raisons d'un tel décalage entre l'offre et la demande d'emploi ? C'est là une question qui ne semble pas avoir de réponse. En attendant que cela soit sérieusement pris en charge par les pouvoirs publics, des centaines de milliers de jeunes diplômés crient leur ras-le-bol et réfutent ce système, qu'ils jugent incapable de leur garantir un avenir ou du moins celui des générations futures.