«Comment se portaient-ils ? How do they do ?», se demandait Napoléon en exil à Sainte-Hélène, lors de ses premières leçons d'anglais. Ces manuscrits amusants et rares ont été achetés plus de 90 000 euros, hier, lors d'enchères au sud de Paris, par un musée privé de la capitale. Trois lots, composés de petits dessins originaux et de lignes en anglais et en français écrites de la main de Napoléon 1er, étaient estimés entre 7 000 et 9 500 euros. Ils sont partis pour 93 125, selon la maison Osenat, qui organisait la vente à Fontainebleau. «Qu'est-ce qui était arrivé. What was it arrived ?», s'interroge l'empereur défait à Waterloo en juin 1815, dans un anglais douteux. «Combien étaient-ils ? How many were they ?». «To run, courir», poursuit l'élève débutant, prisonnier de la colonie anglaise de Sainte-Hélène, une île perdue dans l'Atlantique Sud, où il mourra en mai 1821 à l'âge de 51 ans. L'acquéreur des pièces, le musée des Lettres et Manuscrits, précise, dans un communiqué, qu'elles seront exposées à partir du 21 juin. C'est sur le vaisseau anglais qui l'emmenait à Sainte-Hélène entre août et octobre 1815 que Napoléon avait manifesté le désir d'apprendre la langue de ses ennemis. Le fidèle comte de Las Cases, qui avait émigré à Londres sous la Révolution et qui connaissait bien l'anglais, lui donna ses premières leçons lors d'une escale à Madère (août 1815). En janvier 1816, Napoléon avait souhaité reprendre les leçons sérieusement.