Résumé de la 74e partie n Dénoncé par un espion, David Greenglass, le frère de Ethel Rosenberg, est interrogé par le FBI, qui l'accuse de trahison. Il a pris comme avocat John Rogge, un ancien militant du mouvement de la Paix et homme de gauche ; celui-ci va plutôt l'inciter à plaider coupable. — On vous a pris la main dans le sac, lui dit-il, vous ne pouvez continuer à nier. En revanche, en reconnaissant les faits et en montrant votre disponibilité à collaborer avec la police, vous obtiendrez des circonstances atténuantes… En tout cas, vous n'irez pas sur la chaise électrique ! — Que dois-je faire ? demande le jeune homme. — Dénoncer les coupables… Au prochain interrogatoire donc, il reconnaît les faits qui lui sont reprochés. — Oui, dit-il, j'ai fait de l'espionnage ! On lui ressort aussitôt l'affaire du vol de l'uranium de 1945. — Oui, dit-il, je l'ai volé ! — C'était pour remettre aux espions ? — Oui ! — Votre femme savait ce que vous faisiez ? — Oui, dit-il encore. Reconnaître que sa femme était au courant de ses activités revenait, aux termes de la loi américaine, à la faire passer pour sa complice. Mais plus tard, David Greenglass reviendra sur cet aveu. — Non, Ruth n'était pas au courant de mes activités ! — Qui l'était alors ? A qui transmettiez-vous des informations ? Il hésite un moment. — A mon beau-frère Julius et à sa femme, ma sœur Ethel… On attendait qu'il parle de ces deux-là, surtout de Julius : les feuillets couverts de formules de mathématiques découvertes chez David lui appartiendraient. On soupçonne qu'il s'agisse des plans de la bombe atomique ! David continue. — C'est vrai que j'ai rencontré Harry Gold à Albuquerque, mais mes ordres je les recevais de mon beau-frère ! — C'était donc lui votre chef ? — Oui ! — Vous lui avez remis des documents classés secrets — Oui. — Vous savez qu'il les remettait aux Russes et que c'est avec ces documents que les Russes sont parvenus à fabriquer la bombe atomique et à menacer notre pays ? Il baisse la tête, confus. — Et votre sœur, Ethel, elle était au courant de ce que faisait son mari ? — Oui. En 1945, alors que j'étais en permission, j'ai déjeuné chez eux. J'ai dessiné de mémoire le plan de la bombe, j'ai rédigé une note explicative et c'est Ethel qui l'a dactylographiée… A suivre K. Noubi