Débat n Les dernières défaites du MC Alger, en Ligue des champions, et de la JS Kabylie, en coupe de la CAF, ont suscité moult interrogations sur la participation des clubs algériens dans les compétitions continentales. Ce n'est pas la peine de tourner en rond ou de vous torturer les méninges : la dernière consécration algérienne en Coupes africaines des clubs remonte à 2002 et le sacre de la JS Kabylie dans la défunte coupe de la CAF (ancienne version). Depuis, c'est le grand désert pour nos clubs. Champions, terminant sur le podium ou vainqueurs de l'épreuve populaire n'arrivent pas à se hisser au plus haut niveau continental, et ce ne sont pas les tentatives qui ont manqué. La dernière en date remonte au mois de décembre 2010 où la JS Kabylie, qui demeure l'une de nos valeurs sûres (meilleur classement algérien en Afrique), a échoué en demi-finale de la plus prestigieuse des compétitions, la Champions League, face au futur vainqueur, en l'occurrence Le Tout-Puissant Mazembe de la RD du Congo, sacré deux années de suite (2009 et 2010). Pour l'édition 2011, le MC Alger et la JS Kabylie, qualifiés respectivement à la phase des poules de la Ligue des champions et de la coupe de la CAF, ont été malmenés par leurs adversaires en occupant, après trois journées (à mi-parcours), la dernière place de leurs groupes respectifs. Les deux clubs ont enregistré quatre défaites (deux chacun) et n'ont pu récolter qu'un petit point (nul du Mouloudia face à l'ES Tunis à Alger lors de la première journée) et se retrouvent pratiquement éliminés. Ça, c'est sur le plan chiffré. Sur le plan du jeu, Mouloudéens et Kabyles nous ont gratifiés de productions peu reluisantes qui renseignent bien sur le niveau de notre football, même si les raisons ne manquent pas pour expliquer ce désarroi et ces débâcles qui viennent s'ajouter à celle de notre équipe nationale. Il est vrai que la phase des poules intervient à une période cruciale pour les clubs algériens en particulier, et Nord-Africains en général, mais elle n'explique pas tout. Car comment se fait-il que des clubs tunisiens et égyptiens parviennent à décrocher des titres dans les mêmes conditions, contrairement aux nôtres ? Il faut avouer que la différence réside ailleurs lorsqu'on sait que nos représentants ont un manque à gagner et un retard immense à combler sur le plan professionnel, organisationnel, gestion, qualité de l'effectif, stabilité des staffs techniques et autres paramètres qui font la différence entre un Ahly du Caire et un MC Alger qui a eu du mal à rassembler onze joueurs pour disputer le premier match de cette Ligue des champions. Nos deux représentants ont, par ailleurs, connu un véritable chamboulement en matière d'effectif au point de se retrouver avec deux équipes : l'une ayant assuré la qualification et l'autre qui joue la phase des poules avec dix nouvelles recrues et un nouvel entraîneur. Le Doyen, lui, est – sans dénigrer les efforts de Abdelhak Meguelati – pratiquement sans entraîneur pour déjouer les plans d'un Manuel José ou d'un Nabil Maâloul plus compétents et plus expérimentés. Quant à la Fédération algérienne de football (FAF), sa responsabilité est entièrement engagée car elle a intérêt à revoir sa politique envers les clubs et leur participation en Coupes africaines où ils sont appelés à représenter dignement le pays et ne pas faire seulement de la figuration. D'où la question lancinante aujourd'hui : nos clubs, qui se débattent dans des problèmes multiples et à géométrie variable, ont-ils vraiment leur place sur le continent ? Quand on est incapable de se préparer pour des compétitions de haut niveau, d'être de sérieux compétiteurs, de devenir de véritables clubs professionnels, on n'a rien à faire en Afrique et on n'a pas besoin de se faire ridiculiser davantage. La réaction Hannachi : «On s'en fout de cette coupe de la CAF» Approché à l'issue de la défaite devant le Sunshine Stars FC, leader du championnat nigérian, le président de la JSK, Mohand Chérif Hannachi, n'a pas mâché ses mots : «Cette coupe ne nous intéresse pas car elle intervient en intersaison où les autres clubs sont en pleine préparation. Sincèrement, on s'en fout de cette coupe de la CAF. De plus, comment voulez-vous disputer une compétition africaine lorsque votre championnat se termine un 8 août et que la programmation de la saison est catastrophique. A l'avenir, nous réfléchirons à deux fois quant à notre participation. Sans compter les pertes sèches en matière de finances.» En bref : la JSK déclarera forfait ou bien elle fera en sorte de s'arrêter avant la phase des poules.
