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Une ville, une histoire
Si l'Algérie m'était contée (21e partie)
Publié dans Info Soir le 29 - 10 - 2011

Vœu - Le roi entoure la reine, enfin enceinte, d'une myriade de servantes et surtout de nombreux médecins qui veillent sur elle.
Il y a de cela longtemps, vivaient un roi et une reine. Ils s'aimaient beaucoup et seraient heureux s'ils avaient un enfant. Hélas, la reine tardait à tomber enceinte et malgré tous les efforts des médecins, elle restait stérile.
La reine était désespérée et elle passait son temps à se morfondre. Le roi tentait de lui rendre l'espoir.
— Mon amie, il ne faut pas douter de la miséricorde divine, tu finiras, j'en suis sûr, par tomber enceinte !
— Je voudrais tant, majesté, te donner l'enfant que tu attends ! Même si, après avoir accouché, je devais mourir !
Le roi est effrayé par ces propos.
— Ma chère tu ne devrais pas dire cela !
La reine insiste :
— Si, si, je le répète, je voudrais un enfant, même si après cela, je devais mourir !
Elle ne savait pas, la pauvre, que Dieu aime mettre ses créatures à l'épreuve. Quelque temps après, la reine tombe enceinte. elle a oublié le vœu qu'elle avait formulé et elle annonce la nouvelle à son époux.
— Majesté, je crois que je suis enceinte !
Le roi qui, lui aussi, a oublié le terrible vœu, est transporté de joie.
— Quel bonheur, ma chère !
Elle rit.
— Oui, je pense te donner un enfant, un garçon, j'espère !
Le roi répond :
— un garçon ou une fille, qu'importe, l'essentiel est que nous ayons un enfant !
on attend encore quelques jours, le temps que la grossesse se confirme, puis le roi décide de fêter l'événement.
— Nous allons organiser une grande fête et distribuer des vivres à tous les pauvres du royaume !
La fête est grandiose et, dans tout le royaume, on se réjouit. Les gens, en effet, aiment les deux souverains qui se sont toujours montrés justes à leur égard.
Comme la reine n'est guère très jeune, la grossesse se révèle difficile. Le roi l'entoure d'une myriade de servantes et surtout de nombreux médecins qui veillent sur elle. Les derniers mois, elle est même forcée de garder le lit.
«Je ne veux pas que tu bouges, lui dit le roi, tes servantes sont là pour satisfaire le moindre de tes désirs !»
La grossesse est quasiment à son terme. La reine est fiévreuse et s'agite et on redoute qu'elle ne fasse une fausse couche. Le soir même, à la veille de l'accouchement, elle fait un rêve. Elle voit une vieille femme qui lui dit :
«Tu vas mettre au monde une fille, la plus belle qui soit, mais il ne faut pas oublier le vœu que tu as fait !»
Elle se réveille en sursaut et réveille son époux :
«Mon ami, je vais te donner une fille mais je mourrai !» (A suivre...)


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