Si à Alger Arouj acquiert de la considération, ce n'est pas le cas aux environs de la ville où il exaspère les populations qui ne veulent pas se soumettre à son autorité et surtout refusent de lui payer l'impôt. Il faut dire qu'en cette période de guerre, Arouj ne cesse d'augmenter les impôts pour faire face aux dépenses. ses hommes parcourent les environs de la ville, s'emparant de tout ce qu'ils trouvent. Comme auparavant les habitants de la ville d'Alger pensent à recourir à l'extérieur pour se débarrasser des Turcs. Mais cette fois, on ne veut pas faire appel aux Espagnols. On demande au sultan de Ténès de l'aide. Le sultan, qui craignait sans doute que Arouj ne se retourne contre lui, accepte et une armée est levée et envoyée vers Alger. En route, elle grossit du flot de tous ceux qui ont des raisons d'en vouloir aux Turcs. Arouj apprend l'arrivée de cette armée. Plutôt que de l'attendre ou d'organiser la défense de sa ville, il décide d'aller à la rencontre de l'ennemi. Il réunit ses soldats ainsi que ceux de ses alliés des vaisseaux stationnés à Alger. Il sort, laissant la ville sous la garde de son frère Kheyrdin. Les Turcs sont moins nombreux que leurs adversaires, mais ils disposent d'une arme redoutable que les autres n'ont pas : des arquebuses et des mousquets, premières armes à feu qu'ils sont, à l'époque, les seuls à posséder.