Promesse - Des assurances ont été données par les autorités aux habitants du village quant à la traduction devant une juridiction militaire des auteurs du drame. Les familles de Haddad Rafik et Maatob Ramdane tués par erreur par des militaires à Tigoulatine de la commune d'Akerrou, auront le droit d'assister en tant que partie civile au procès de leurs victimes devant un tribunal militaire. C'est ce qu'a promis, hier, le wali de Tizi Ouzou qui s'est rendu avec une délégation d'autorités civiles et militaires au village Tigoulatine de la commune d'Akerrou (60 km à l'est de Tizi Ouzou), pour présenter les «excuses de l'Etat» aux familles des deux victimes. A cette occasion, il a assuré que toute la lumière sera faite sur les circonstances de la mort des deux habitants». «Une enquête est ouverte et aura à déterminer les responsabilités dans ce drame, qui fera l'objet d'un procès devant un tribunal militaire, ouvert aux familles des victimes en tant que partie civile», a déclaré Ali Bouazgui devant un rassemblement des citoyens du village sur l'esplanade de leur mosquée, en réponse aux préoccupations exprimées par le comité du village dans une déclaration. Il a, par ailleurs, assuré que «tous les droits des familles des victimes seront pris en charge par l'Etat, disponible à tout faire pour accompagner celles-ci dans leur douleur, même s'il demeure entendu qu'on ne répare pas un préjudice relatif à la perte d'un être cher». Selon des proches des victimes, la délégation officielle a évoqué l'éventualité d'accorder à Haddad Rafik et à Maatob Ramdane le statut de victimes de terrorisme, ce qui impliquerait de fait des indemnisations. Toutefois, la population du village ne croit pas aux promesses du wali de Tizi Ouzou. Lors des bavures précédentes, le même responsable avait fait les mêmes promesses aux familles des victimes, sans tenir parole. Les villageois s'interrogent en effet sur le sort des auteurs des bavures d'Azazga et de Fréha, dans la même wilaya. Peu confiants dans les promesses des officiels, les habitants de Tigoulatine maintiennent leur exigence d'une enquête sérieuse pour déterminer les responsabilités dans la bavure militaire qui a coûté la vie à deux villageois, selon un communiqué rendu public hier. Dans le même contexte, beaucoup d'habitants de cette localité se posent des questions sur la personne ou les personnes qui seront sur le banc des accusés vu que plusieurs militaires se sont mis à tirer sur les victimes au moment des faits. L'enterrement de Maatob Ramdane et Haddad Rafik est annoncé pour ce jeudi à 12h, au cimetière du village Tigoulatine.
