Ambition - Dans un contexte marqué par des consultations tous azimuts, les associations ont émis le souhait de se joindre à ce débat pour de décrocher la révision de la loi 90/31. Une réforme que beaucoup espèrent plus favorable aux libertés de constitution et d'action des associations. Ainsi que pour une implication de la société civile dans les prises de décision concernant les politiques d'intérêt public. Il faut dire que la loi actuelle n'est plus en mesure de répondre aux exigences de toutes les associations activant sur le terrain. Le nouveau projet de loi tant attendu aurait pu donc être une sorte de délivrance pour le mouvement associatif. Hélas, la déception fit grande chez un bon nombre d'organisations qui ne voient en ce projet que des restrictions et rien que des restrictions. Pourtant, il existe aujourd'hui un nombre d'associations considérable, qui sont devenues un partenaire incontournable dans le combat socioéconomique du pays. Progressivement, des associations ayant subsisté contre vents et marées ont investi le terrain comblant le vide laissé par les pouvoirs publics dans les missions sociales et culturelles, notamment. Et c'est dans cette perspective, que les associations plaident pour la suppression de la notion de territoire afin de personnaliser chaque association selon son domaine d'activité et non par son appartenance territoriale. Cette recommandation devrait, selon certaines organisations, permettre l'émergence et le développement du partenariat entre les différentes associations. Ces dernières veulent une implication effective, y compris dans la gestion et l'animation des structures publiques tels les maisons de jeunes, les centres culturels, ainsi que les centres d'accueil… Pour assurer la promotion et l'accompagnement de la société civile dans ses contacts avec les différents institutions nationales et locales, le champ associatif propose aussi la création d'une instance officielle chargée de cette mission. Il aspire, à ce titre, à un changement réel dans les textes et l'esprit de la sphère décisionnelle dans la prise en compte des différents engagements internationaux de l'Algérie sur les prochains amendements de la loi 90/31. Celle-ci aurait dû être suivie dès sa mise en œuvre de textes d'application et de mesures d'accompagnement, selon les spécialités. On parle notamment des textes qui organisent la gestion financière et la comptabilité des associations, mais aussi ceux qui définissent l'utilité publique. Une panoplie de textes pour peu de résultats car en l'absence de textes spécifiques, ce sont les textes généraux qui s'appliquent, souligne Mounir Bencharif. Pour ce consultant cadre associatif, «ces textes ne sont pas adaptés à la nature non lucrative et souvent bénévole de l'association». Ce qui est d'ailleurs très pénalisant pour les associations qui ont de plus en plus besoin de recruter un personnel qualifié pour une meilleure gestion de leurs ressources. Ce qui relève à l'heure actuelle de l'impossible puisque les demandeurs d'emploi ne se bousculent pas au portillon des associations. Pour la simple raison qu'ils «ne perçoivent pas le secteur associatif comme réellement pourvoyeur d'emplois. De leur côté, les associations offrent rarement des conditions d'emplois et d'évolutions conformes à ce qu'un employé est en droit d'attendre», explique M. Bencharif.