Grogne - L'armée nationale populaire est aux avant-postes pour venir en aide à une population coupée du reste de la planète. Nous circulons sous la neige d'Aït Mimoun jusqu'à Aïn El-Hammam en passant par Aït Okacha, Iferhounène, Ililtène, Abi Youcef et Iatafen. Dans certains endroits, c'est le verglas qui est venu s'ajouter rendant notre déplacement difficile et transformant le quotidien des citoyens en un véritable calvaire. Toutes les habitations sont couvertes de neige. Le froid est aussi l'un des éléments qui incommode les citoyens qui sont privés du minimum vital. Sans électricité, sans gaz, sans vivres et sans eau, les populations de ces localités isolées, s'insurgent contre l'ensemble des responsables qu'ils traitent d'«incompétents et irresponsables». Partout, l'intervention de l'Armée nationale populaire est saluée comme un acte de bravoure et de patriotisme. «S'il n'y avait pas l'armée, nous serions peut-être en grande partie morts à l'heure actuelle», reconnaissent plusieurs citoyens. Nous avons eu de toute façon l'occasion de vérifier la véracité de ces dires. Lorsque notre véhicule s'est retrouvé coincé sous un bloc de glace, ce sont les militaires qui sont venus à notre secours. Même au niveau du lieudit Aït Okacha, les éléments de l'ANP que nous avons rencontrés affairés à déblayer la route, considèrent leur action comme un fait banal. «Au profit des citoyens de la mère patrie. C'est un devoir pour nous de répondre à l'appel de nos concitoyens, qui sont aussi nos frères et nos sœurs», nous dit un officier qui souhaite que les conditions climatiques défavorables ne viennent pas, une fois de plus, remettre en cause l'avancée de ses troupes. Aussi bien à Aïn El-Hammam qu'à Ililtène et Iatafen, pour se prémunir contre le froid et l'absence de gaz butane, nous avons rencontré plusieurs vieilles femmes qui font les «bûcherons». Au milieu de la neige comme en bord de route, elles sont là, présentes avec des scies pour couper le bois. Ce ne sont pas ces nouvelles chutes de neige qui vont faire plier l'échine à ces femmes des montagnes braves et courageuses. «Ce n'est pas nouveau pour moi de ramasser du bois. Mais il faudrait que le Président nous envoie de la farine pour faire du pain pour nos enfants ayagma», nous dit une vieille femme au lieudit Iatafen. Quelques mètres plus loin, c'est une camionnette immatriculée à Blida qui transporte une bouteille de gaz, un jerrican de mazout et un sac de pomme de terre, destinés à un proche. «Je souhaite pouvoir arriver à bon port pour remettre ce butin à mon beau-fils dont la famille est privée de nourriture, comme presque l'ensemble de ses voisins, depuis déjà quatre jours», nous dit-il.
