Palette - Dalil Saci expose au palais Mustapha-Pacha une série de tableaux, portant sur le patrimoine de Tlemcen, remettant au goût du jour les vestiges historiques des Zianides. Ayant pour thème, «Tlemcen, pigments et patrimoine», l'exposition, qui se poursuivra jusqu'à la fin du mois en cours, comprend une centaine de photographies, démontrant toutes la richesse culturelle, artistique et historique que recèle jalousement Tlemcen. Ainsi, les joyaux architecturaux de Tlemcen sont recréés sous la palette du plasticien et suivant une approche d'inspiration contemporaine, puisqu'il s'agit d'une transfiguration de ce que l'œil perçoit. Son travail illustre, à titre d'exemple, la mosquée de Sidi Boumediene, Djamaâ Lekbir, Sidi Belhacène, les remparts de Mansourah, le palais du Mechouar, Nedroma et d'autres sites encore. Le plasticien ne se contente pas de les reproduire avec le schéma propre au style figuratif, mais il se plaît à recréer chacune des scènes représentées, et ce, grâce à un procédé nommé «l'art digital». L'artiste fait appel au traitement numérique de l'image par l'outil informatique, avec des logiciels spécialisés de dernière génération. Après avoir traité ses photographies, l'artiste ressort ses œuvres sur la toile par le moyen d'imprimantes numériques. Autrement dit, grâce à l'outil informatique numérique, Dalil Saci arrive à mener un travail pictural sur la photographie, créant ainsi un univers de lumière et de couleur. Cela donne une extraordinaire palette, composée de magnifiques dégradés et de nuances inattendues. L'univers – celui de la photo numérique – que créé le plasticien autant par imagination que par sensibilité, est spectaculaire. Les couleurs sont infiniment variées et d'un éclat sensationnel – le plasticien s'emploie à décomposer la lumière pour en extraire ses couleurs dont chacune se décline en plusieurs variantes. En d'autres termes, les combinaisons continuellement renouvelées, toujours recréées sont illimitées. L'artiste utilise autant de tons et de nuances qu'il souhaite. Sa palette comprend des tonalités froides et chaudes. Un bouquet de coloris savamment fusionnés, créant un environnement pictural exceptionnel. Dalil Saci privilégie dans sa démarche le travail sur la lumière qui, elle, est génératrice de couleurs. Toute son attention créative y est centrée. C'est un travail de construction, voire de réflexion, auquel le plasticien prend plaisir à se livrer, comme s'il s'agissait d'un jeu. Construction, parce les photographies sont structurées en pigments ou en mosaïques. Réflexion, parce qu'il s'emploie à apporter une approche nouvelle de l'art visuel, habilement combiné à la peinture. Autrement dit, Dalil Saci réussit à conjuguer photographie et peinture, et ce, grâce à l'outil informatique. L'ordinateur devient l'instrument de base dans le travail artistique, celui qui vient compléter son jeu de création. Dalil Saci compose avec énergie et d'une rare beauté – et poésie – des œuvres de l'imaginaire, très inspirées et pétries de sensibilité, réalisées grâce aux nouvelles technologies. Cela donne lieu à un univers métamorphosé, typiquement virtuel. Notons que ce type d'art, à savoir l'art digital, est un procédé nouveau en Algérie. Il est beaucoup plus répandu au Japon et aux Etats-Unis.
