Résumé de la 365e partie n Après deux mois de trêve, les meurtres reprennent à Cicero. Al Capone, désespéré, annonce son intention de prendre sa retraite. Quand, quelques semaines après, on lui demande s'il pense toujours prendre la retraite, il répond, évasif : — Oui, mais en temps opportun ! Pour le moment, ce sont les élections et Al Capone comme les autres gangsters ne veulent pas que Dever, le maire incorruptible, soit reconduit. Ils soutiennent tous «Big Bill» Thompson dont ils financent la campagne. Ils achètent aussi, le jour du vote, les voix de milliers d'électeurs. Résultat : Thompson revient au pouvoir. C'est le triomphe pour la pègre qui peut de nouveau tout se permettre. Capone est satisfait mais il continue, pour ce qui est des affaires, à se montrer discret. Il s'occupe de sa famille et s'adonne à ses passions : la boxe et la musique. C'est un mordu de jazz : il ouvre un club à Cicero et y fait venir les meilleurs joueurs de l'époque qu'il paye généreusement. Il faut reconnaître que ce gangster, qui a plusieurs meurtres sur la conscience, n'est pas, contrairement à ses collègues, raciste. Il se lie d'amitié avec plusieurs musiciens noirs et un certain nombre de ses employés sont également de couleur. Italien, il n'est pas moins ouvert sur les autres communautés, ses amis étant juifs, polonais, grecs... Rappelons aussi que son épouse est Irlandaise ! Tout va pour le mieux donc pour Capone et la mafia, qui peut avancer en toute liberté dans un Chicago, décrété par la presse, capitale impériale de la pègre. Mais alors que le trafic bat son plein, une décision de la Cour suprême des Etats-Unis vient jeter le trouble dans la communauté des gangsters. Manny Sullivan, un trafiquant notoire est sommé, sous peine d'emprisonnement, de faire une déclaration de ses revenus issus de la contrebande et de s'acquitter de ses impôts. Le fait de faire ce genre de déclaration revient à reconnaître le caractère illicite des revenus, mais ce type de déclaration est tout à fait accepté par le système américain. Capone accorde peu d'intérêt à cet événement, il ne sait pas que la «décision Sullivan» peut s'appliquer sur lui aussi ! En tout cas, l'inspecteur du fisc de Chicago, Elmer Irey, l'a à l'œil. Il n'y a pas que lui ; la police commence à le harceler. Il lui suffit de se déplacer pour les voir surgir, armes au poing, le sommant de lever les mains. Dans les autres villes où il se rend également, on le surveille et on ne manque pas de lui faire entendre qu'il n'est pas le bienvenu. A Los Angeles, la presse écrit qu'il n'y a pas de place pour lui dans la ville ni pour tout autre gangster : «Ici, on n'est pas à Chicago, la loi est au-dessus de tous !» Au retour à Chicago, il trouve six policiers en train de l'attendre devant son domicile. «Les mains en l'air !» Il se laisse fouiller sans rien dire. Il sait qu'au moindre faux mouvement les policiers n'hésiteront pas à tirer. Le temps où il allait et venait librement semble être loin derrière lui.