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Littérature
Territoire de la mémoire
Publié dans Info Soir le 11 - 10 - 2012

Réflexion - La littérature produite dans un contexte social entretient un lien avec l'Histoire qui, elle, détermine l'œuvre littéraire.
En d'autres termes, l'écrivain s'emploie par le travail de l'écriture à donner la parole à l'Histoire et cette parole l'associe, voire l'assimile à la sienne pour en faire un matériau littéraire. Ce matériau, travaillé et poli, se transforme en un imaginaire dans lequel viennent s'associer, se croiser ou s'imbriquer fiction et Histoire dans un mouvement de résonance continu et aussi dans un mouvement révélateur d'une réalité : fiction et Histoire sont en écho l'un pour l'autre.
Le roman se révèle alors le lieu de l'écriture historique, le lieu où l'Histoire est dite à travers la voix de la narratrice et derrière laquelle se cache celle de la romancière. Cette voix est un prolongement de la parole historique dans l'espace romanesque.
Hadj Miliani Hadj, chercheur et universitaire, estime que l'Histoire est «une pièce à conviction» que les écrivains vont utiliser dans l'écriture.
«L'écriture est une convocation événementielle», a-t-il dit, et d'ajouter : «Elle est une construction de processus historiques». «C'est l'espace qui convoque l'Histoire et la met en relation avec la littérature. Cet espace dans lequel se mettent en place des personnages, est travaillé par l'imaginaire et la sensibilité de l'écrivain», explique-t-il.
Ainsi, l'écrivain travaille sur la spatialisation et celle-ci va «produire un sens, établir un rapport à l'Histoire». Pour Djabali Hawa, écrivaine, écrire, «c'est se mettre sur les traces de la mémoire, donc aller à la rencontre de l'Histoire, la quêter, et une fois celle-ci convoquée, elle organise l'univers romanesque en s'associant, en s'y imbriquant, avec l'imaginaire de l'écrivain».
«La littérature naît lorsque l'Histoire est inventée, lorsqu'elle est consignée dans l'écriture», explique-t-elle, et d'ergoter : «Cette littérature va influencer le comportement des sociétés, elle va témoigner de tout, elle fait notre histoire d'homme. La littérature est un exercice répétitif sur notre Histoire, toute littérature dévoile la réalité, mais en même temps la trahit quand elle est subjectivisée par la fiction qui, elle, est nourrie par l'imaginaire de l'écrivain.»
Par ailleurs, et selon Leïla Hamouten, écrivaine, «la littérature va s'interposer entre l'Histoire et les lecteurs à travers le vécu du personnage».
«Le texte littéraire permet de partager des expériences, il fait revivre une époque, des événements par le biais de l'imaginaire de l'écrivain», a-t-elle soutenu. Autrement dit, la littérature réactualise le moment historique, «réorganise» le récit historique. «La littérature se constitue comme un lieu de mémoire et de quête identitaire», a-t-elle souligné. Ainsi, l'écrivain se situe dans la recherche de l'espace, de soi, de son territoire dans lequel se déploie sa voix comme un écho résonant et où s'écrit son histoire personnelle ; celle-ci se met aussitôt en corrélation avec l'histoire d'un peuple, de la société à laquelle il appartient, une appartenance définie par le lien qui régit littérature à Histoire.
- Le chercheur, Saâdi Rabah Nordine, souligne : «Il n'y a pas d'écriture romanesque au sens propre du terme», c'est-à-dire le roman comprend toujours une référence à l'Histoire et donc une part de cette dernière. «Le travail de l'écrivain s'oppose, se différencie du travail de l'historien», indique-t-il, et d'argumenter : «L'écrivain ne choisit pas de se mettre en position par rapport à l'Histoire, celle-ci s'impose à lui, et on n'écrit pas pour faire connaître l'Histoire. Cette dernière est un savoir qui fonctionne dans l'écriture littéraire à l'insu de l'écrivain. Elle se mêle à son imaginaire et se combine dans son univers romanesque. On parle par l'Histoire dont on tire une stratégie d'écriture.» Selon Saâdi Rabah Nordine, l'écrivain, et en reprenant l'expression du dramaturge algérien Sliman Ben Aïssa, est «le fils de l'Histoire». A ce propos, «la généalogie nourrit l'écrivain et c'est dans cette généalogie que celui-ci écrit», souligne-t-il. Mediene Benamara, universitaire, explique que «si l'historien tente d'objectiviser l'Histoire, l'écrivain, lui, en revanche, subjectivise la réalité dans son roman à travers son travail sur soi et sur la langue qui va lui permettre d'inventer sa propre langue pour dire son monde intérieur». Pour illustrer son propos, il prendra l'exemple de Taos Amrouche qui est, pour lui, «une archéologue de la mémoire». Autrement dit, en captant les proverbes, les dictons..., Taos Amrouche élabore «un gisement considérable de mythes», et «un mythe n'est pas une connaissance dégradée de l'Histoire, c'est bien au contraire une évidence culturelle, et sans mythe on vivrait une sécheresse mémorielle», soutient-il. Cela dit qu'un écrivain consigne dans ses écrits l'Histoire et à laquelle il se met en rapport.


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