Une députée socialiste de la région de Marseille, Sylvie Andrieux, a été condamnée ce mercredi matin par la justice française à trois ans de prison dont deux avec sursis dans une affaire de corruption. Cette condamnation à la prison ferme, rare pour un responsable politique, a été assortie d'une amende de 100 000 euros et cinq ans d'inéligibilité. Au procès en mars, dernier, où Mme Andrieux, 51 ans, avait comparu parmi une vingtaine de prévenus, le procureur avait requis à son encontre deux ans de prison avec sursis, 50 000 euros d'amende et cinq ans d'inéligibilité. Ses avocats avaient dénoncé un «traquenard politique», plaidant la relaxe. Elue des quartiers nord de Marseille, connus pour leurs trafics de drogue et leurs règlements de compte meurtriers, parlementaire depuis 1997, Sylvie Andrieux était poursuivie pour avoir détourné dans les années 2000, à des fins de clientélisme électoral, plus de 700 000 euros de subventions publiques. L'enquête avait été ouverte à la mi-2007 après le signalement à la justice, par un organe de lutte anticorruption du ministère des Finances, de flux financiers suspects sur les comptes d'associations marseillaises. Ces associations se sont avérées être des coquilles vides créées, selon l'accusation, pour rétribuer des personnes ayant aidé Mme Andrieux à se faire élire, dans le nord de Marseille.