Résumé de la 2e partie - Rachid apprend à Dalila, son épouse, qu'il veut se remarier. Dalila regarde son mari un moment avec perplexité. Quand elle se rend compte qu'il ne plaisante pas, elle s'écrie : — Mais tu es fou ! Qu'est-ce qui te prend ? Tu es malade ? — Non, Dalila, je ne suis pas malade. J'ai seulement réfléchi et réalisé qu'il était impossible que nous continuions à vivre ensemble. — Pourquoi ? — Euh. C'est difficile à expliquer. Dalila essuie une larme et soupire de désespoir : — Tu aimes une autre, n'est-ce pas ? — Non, pas encore. Je dois avouer que je n'ai pas encore trouvé cette femme avec qui je me remarierai. — Tu me caches quelque chose, Rachid ; j'ai du mal à te suivre. — Je ne te cache rien. Le problème c'est que je ne peux pas vivre avec une femme... estropiée. — Une femme estropiée ? Moi, je suis une femme estropiée ? hurle Dalila. Mais qu'est-ce que tu racontes ? Tu as bu et tu es ivre ! C'est ça, hein ? — Tu sais bien que je ne bois pas ; c'est péché. — D'où t'est venue cette idée de remariage alors ? Après un court silence, Rachid reprend. — Tu ne peux pas comprendre, Dalila, parce que le gynécologue ne t'a rien dit à toi. — Il ne m'a rien dit ? Qu'est-ce qu'il aurait dû me dire ? — Dalila, tu ne peux plus avoir d'enfants. A cause de ta césarienne et d'une complication dont les médecins n'ont pas jugé utile de parler. — Et alors ? Où est le problème ? Nous en avons déjà conçu quatre. Et des garçons ! Vous les hommes, vous aimez les garçons, n'est-ce pas ? — C'est vrai, tu m'as donné quatre beaux garçons, mais j'ai envie d'en avoir d'autres. — Combien ? Douze ? Trente ? Quarante ? Tu veux une tribu ? — Sois raisonnable, Dalila. A quoi sert-il d'exagérer ? Je ne veux pas autant d'enfants, mais j'ai toujours rêvé d'en avoir six. Or, toi, tu ne peux plus procréer. Le gynécologue me l'a affirmé à plusieurs reprises après ta césarienne. — Donc, je suis estropiée et inutile ? ironisa Dalila. — Et comme l'appartement n'est pas assez grand pour héberger deux femmes, poursuivit froidement Rachid... — Je dois m'en aller, conclut la jeune mère. Il faut que tu sois seul avec cette femme que tu vas ramener et que j'imagine plus belle que moi, plus fraîche... ! — Oh ! Pourquoi cherches-tu à compliquer les choses, Dalila ? Quelque temps après, c'est la rupture totale entre Dalila et Rachid. Dalila est dégoûtée à jamais des hommes. Elle est, peut-être, l'une des rares femmes au monde à avoir déplu à son mari, parce qu'elle ne pouvait pas lui offrir ce qu'elle lui avait déjà donné : quatre beaux garçons. Quatre beaux garçons qui ne l'ont jamais oubliée et qui lui rendent souvent visite et la consolent du mieux qu'ils peuvent.