Urgence - Le constat établi par la Fédération algérienne des consommateurs (FAC) sur l'obésité dans les écoles algériennes nécessite une intervention rapide des pouvoirs publics. La prévalence de l'obésité et du surpoids en milieu scolaire se situe aujourd'hui à environ 3 %, soit un enfant sur six en souffrirait. Une réalité qui nécessite le lancement d'une étude nationale car c'est sur la base de ce travail qu'un programme de prévention peut être engagé pour mieux cerner les facteurs favorisant la progression de ce phénomène, recommande la FAC. L'Algérie, en sa qualité de pays émergent, est d'autant plus concernée par ce fléau du fait que les bonnes habitudes alimentaires ne sont toujours pas acquises chez la majorité de la population. Le rôle des parents est, dans ce sens, plus que déterminant dans le contrôle et le suivi de l'alimentation de leurs enfants. La prévention devrait, en effet, être de mise notamment chez les collégiens et les lycéens de plus en plus enclins à une consommation abusive des produits fast-food. La nécessité de revenir au modèle méditerranéen, en matière de nutrition, s'avère, en somme, une nécessité. Le régime alimentaire méditerranéen est de plus en plus réclamé par les professionnels de la santé. Ces derniers s'accordent à dire que cette gastronomie basée, essentiellement, sur des produits agricoles, des huiles végétales et du poisson, pourrait constituer la meilleure prévention contre la prolifération de certaines maladies. «Le régime alimentaire du bassin méditerranéen est l'un des meilleurs dans le monde, ce qui nécessite sa préservation pour la prévention de certaines maladies», atteste le responsable du département de prévention et de promotion de la santé à l'Institut national de la santé publique (NSP). Le Dr Hadj Lakehal Belkacem qui intervenait à l'occasion du 1er Congrès international de la Société algérienne de la nutrition (SAN) faisait référence, notamment à «l'obésité favorable à des maladies graves comme le cancer du sein». Même plaidoyer du côté de nos voisins marocains par la voix du professeur Rabie Bahae qui estime que le régime alimentaire méditerranéen «a prouvé son efficacité et son effet positif sur la santé de l'individu comme modèle adaptable et préventif de nombreuses maladies liées à la nutrition et à l'alimentation». Nombreuses sont les études qui ont montré, résultats à l'appui, que les personnes ayant adopté «la diète méditerranéenne sont moins exposées à l'obésité, aux maladies cardiovasculaires et au diabète de type 2», déclare le nutritionniste Denis Lairon de l'Université de Marseille. Lors de cette rencontre qui a vu la participation d'une cinquantaine de professeurs d'Algérie et d'autres pays, les comportements nutritionnels des enfants et adolescents, ainsi que l'obésité ont été les principaux thèmes développés à cette occasion. Les participants ont plaidé le retour au modèle alimentaire méditerranéen et la sensibilisation des propriétaires des restaurants de type fast-foods à «introduire ce modèle dans les sandwichs».
