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Ils préfèrent le chômage au métier de manœuvre
Pourquoi nos jeunes boudent-ils les chantiers ?
Publié dans Info Soir le 14 - 09 - 2013

De par les potentialités qu'il renferme en matière d'offres d'emploi, le secteur du bâtiment aurait pu absorber une partie non négligeable de jeunes chômeurs, surtout dans la période actuelle où le secteur connaît une impulsion jamais égalée suite au lancement, par les pouvoirs publics, du gigantesque chantier d'un million de logements dont la facture financière s'élève à 555 milliards de dinars.
Mais la plupart de nos jeunes se détournent de ces chantiers qui poussent, un peu partout, comme des champignons, préférant ainsi tenter la traversée de la mer avec tout ce que cela peut comporter comme périls mortels. Au moment où nos jeunes troquent, ainsi, leur tenue de chômeur contre celle de harraga, d'autres jeunes, venus par fournées de la lointaine Chine, sont ramenés à bord de bateaux, dans un cadre on ne peut plus légal et organisé, pour être déversés dans ces lieux de travail désertés par leurs semblables du cru. Mais, qu'ont-ils nos jeunes à se comporter ainsi ? Sont-ils devenus paresseux ? Ont-ils perdu toute notion de nationalisme ?
Un métier déprécié
Vision n «Je préfère m'installer et gagner ma journée ici plutôt que de moisir sur un chantier. J'ai servi pendant deux ans en tant que manœuvre. Et je sais ce que c'est.»
Il ne faut pas croire que les jeunes vendeurs à la sauvette, ceux qui accaparent la rue en ville, sont des personnes dépourvues de toute expérience dans le BTPH.
Nombre d'entre eux sont déjà passés par un chantier. La place des Martyrs, à Alger, regorge de ces marchands activant à l'air libre, dotés du réflexe grégaire de détaler comme des lapins au moindre signal annonçant une descente de police, revenant aussitôt que celle-ci aura quitté les lieux. Les jeunes de cette Place ne sont pas que des Algérois. On en trouve de tous les coins du pays. Quand on leur demande pourquoi ils ne sont pas tentés de faire un autre travail que celui auquel ils s'adonnent, ils vous rétorqueront d'emblée : «On préfère s'installer», dans leur bouche ; le mot français, malaxé, se transforme en «nestali.» Tout un programme. C'est donc bien à une «colonisation» de l'espace public à laquelle on assiste.
Exclus du système éducatif et des emplois rémunérateurs, évincés des avantages du registre du commerce, frustrés socialement, ces jeunes investissent massivement la rue à laquelle ils extorquent ce qu'ailleurs on refuse de leur accorder. Partout, dans les gares, sous les passerelles, sur les trottoirs, ils se font envahissants en développant des dons d'ubiquité extraordinaires.
Nous sommes toujours à la place des Martyrs. Mourad vient de la région de Sétif, grand de taille, il se tient voûté, épiant sa marchandise étalée à même le sol sur un tapis en nylon : des sacs de voyages de toutes sortes. C'est très facile à emporter au cas où surgiraient des agents de l'ordre public. «Je préfère m'installer et gagner ma journée ici plutôt que de moisir sur un chantier. J'ai servi pendant deux ans en tant que manœuvre. Et je sais ce que c'est que de travailler sur un chantier. Là-bas, on est toujours sale, on a besoin de porter une tenue, de se changer tout le temps, de se doucher chaque jour et, en plus, on est appelé à bosser jusqu'à 18 h. A cette heure-ci, vous êtes complètement éreinté. Or ce boulot pénible exige de la récupération, si vous ne dormez pas tôt, le lendemain vous n'êtes pas en mesure de travailler. Ce qui signifie que vous ne disposez d'aucun moment pour faire la prière ni passer du bon temps avec les amis. Ne parlons pas de la paie dérisoire de 500 ou 600 DA, ce n'est pas très encourageant.»
Pour autant, il existe à Alger des places fortes qui font office d'agences de l'emploi informelles. Elles proposent de la main-d'œuvre à bon marché. A Birkhadem, par exemple, chaque matin, des ouvriers se regroupent sur l'artère principale, guettant la venue d'un éventuel employeur qui les emmènerait sur un quelconque lieu de travail. La majorité vient des régions rurales du centre du pays et semble avoir appris le métier sur le tas. Pour ainsi dire, le métier est devenu une spécialité des gens de la campagne plutôt que des citadins. Pour nombre d'entre eux, c'est le passage obligé pour faire une incursion dans la ville où ils pourraient se convertir dans le commerce informel ou envisager de pousser plus loin quand ils n'échouent pas dans un réseau d'immigration clandestin à destination de l'Europe.
Rabah Khazini


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