Doutes - En 2010, Abderrezak, un jeune habitant de Koléa, atteint 30 ans sans avoir rien fait de sa vie. Pourtant tout a bien commencé pour lui. A l'école primaire et au collège, il est un brillant élève. Durant les deux premières années du lycée, il est également excellent, mais en terminale, c'est la chute libre. — Lui qui n'avait que des 16 sur 20, arrivait difficilement à obtenir un 10 sur 20 de moyenne générale. L'examen du baccalauréat a été une véritable catastrophe. Il le présente deux fois sans succès. Loin de se décourager, il se dit que beaucoup n'ont pas eu le bac et ils n'en sont pas morts. Au contraire, ils sont entrés très tôt dans la vie active qui leur a bien réussi. Mais entrer dans la vie active est une chose, y réussir en est une autre. On a conseillé à Abderrezak d'apprendre un métier, de préférence un métier manuel dont les services sont très demandés : mécanicien, plombier, électricien, pâtissier, vitrier, maçon, peintre en bâtiment. Des métiers qui rapportent gros et dont la formation ne dure pas plus de deux ans. Il opte d'abord pour la plomberie. Un métier qui le passionne mais au bout de six mois de formation, il l'abandonne parce qu'on lui a dit qu'un chauffage au gaz de ville mal raccordé a provoqué la mort de toute une famille. Il se dit alors que le métier de plombier est dangereux et qu' il pourrait avoir des morts sur la conscience. Après avoir réfléchi, il se tourne vers la maçonnerie. On lui dit que les maçons sont utiles pour la société et la civilisation. Il suit une formation de maçon pendant huit mois mais l'abandonne lorsqu'il apprend qu'un maçon a perdu la vie à la suite d'une chute d'un échafaudage. Abderrezak s'inscrit ainsi à plusieurs formations qu'il délaisse au bout de quelques mois parce qu'il découvre à chaque fois leur mauvais côté. Si bien qu'il se retrouve à trente ans sans aucune qualification. (A suivre...)
