Le royaume du Maroc, considéré par l'Office des Nations unies pour la drogue et le crime (ONUDC) en tant que plus grand pays producteur et exportateur de résine de cannabis (haschisch) au monde, constitue, selon cet organisme onusien, une menace pour son voisinage et les «pays vulnérables». Pour le président de l'ONUDC, Youri Fedotov, «la majeure partie de la drogue qui circule à l'échelle mondiale provient du Maroc, suivi de l'Afghanistan». Cette déclaration de M. Fedotov, faite devant la commission des stupéfiants de l'ONU, à l'occasion de la Journée internationale contre le trafic et l'abus de drogues, illustre ainsi les inquiétudes et les préoccupations de l'Organisation onusienne devant l'ampleur prise par la culture du cannabis dans le royaume marocain. Le rapport de l'ONUDC, qui constitue une référence en matière de surveillance de la production et d'exportation de drogues, est accablant pour le Maroc, dans la mesure où il fait ressortir qu'une superficie de 47 500 hectares, selon le gouvernement marocain, est consacrée à cette culture dans le royaume et qu'il s'agit de la superficie la plus importante mondialement de culture de cannabis, contre 12 000 hectares en Afghanistan. L'organisme onusien a estimé, néanmoins, cette superficie à 72 000 hectares en 2005. Et depuis cette année, l'ONUDC n'est plus autorisé par le royaume à effectuer des enquêtes sur le terrain.