Séminaire ■ Longtemps considéré comme un pays de jeunes, l'Algérie, de par l'amélioration de la qualité de vie, mais aussi du recul de l'âge moyen du mariage, compte, de nos jours, de plus en plus de «vieux». Une donnée qui appelle à d'autres façons de faire et à une adaptation, notamment en termes de prise en charge médicale. Une question qui était, hier, au cœur d'une journée d'étude qui évoquait justement cet aspect. Dans son intervention, le directeur de la formation au niveau du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Moussa Arada, a particulièrement mis l'accent sur la formation des médecins et des infirmiers en matière de prise en charge de cette catégorie sociale qui - selon lui - «a besoin d'une attention particulière et pluridisciplinaire». Il a rappelé, à ce titre, la création d'une nouvelle unité spécialisée dans la «médecine de vieillesse» au CHU Mustapha-Pacha. L'intervenant a appelé à élargir l'aide médicale aux personnes âgées à domicile «pour réduire leur déplacement aux centres de santé». De son côté le Secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algérien (UGTA) Abdelmadjid Sidi Saïd, a souligné que la prise en charge des vieilles personnes «est un sujet qui concerne la société algérienne dans son ensemble : gouvernement, société civile, partis politiques et famille». M. Sidi Saïd a annoncé à cette occasion, la mise en place d'un groupe de travail à l'UGTA, pour assurer, à cette catégorie, un accompagnement au plan économique. Dans un rapport, l'Office national des statistiques (ONS) évoquait 3 millions de personnes âgées (60 ans et plus), soit 8,1 % de la population totale (37,9 millions d'habitants) et leur nombre devrait atteindre les 7 millions en 2030. À ce constat de nombreux spécialistes insistent, depuis quelques années déjà, sur la nécessité de créer des centres de gériatrie pour leur prise en charge. Il faut dire que les personnes âgées restent le dommage collatéral de l'impréparation du pays à accueillir toute une génération d'ex-jeunes qui viennent de plus en plus allonger les statistiques de cette frange sociale. Vulnérables et exposées à des pathologies lourdes et fréquentes, (maladie d'Alzheimer, arthrose aiguë, et maladies chroniques), ils sont nombreux les spécialistes à mettre en lumière l'inadmissible situation dans laquelle elles vivent et qui fait que souvent, les personnes âgées «n'arrivent pas à se faire prendre en charge, autant au sein de la famille qu'en milieu institutionnel». Afin de donner un tant soit peu, l'espoir d'une amélioration à cette inacceptable situation, un plan vient de voir le jour. Il s'agit du «plan d'action stratégique en faveur des personnes âgées» adopté au courant du mois. Dans les faits, et selon ses initiateurs, ce dernier s'articule autour de la protection juridique, sanitaire, sociale et économique de cette frange sociale.
