Résultat - Le vaccin antigrippal est efficace cette année selon des spécialistes qui plaident contre le refus et «la réticence face à la vaccination». Réunis hier, des épidémiologistes du Centre hospitalo-universitaire d'Oran (CHUO) ont affirmé que l'efficacité du vaccin antigrippal «a été prouvée», estimant que les réticences exprimées vis-à-vis de cet antigène «ne sont pas justifiées». S'exprimant lors d'une conférence de presse consacrée au dispositif de prévention mis en œuvre par la tutelle depuis octobre dernier, le Pr Nadjet Mouffok a indiqué que «depuis le lancement de la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière, aucune infection grave n'a été enregistrée au CHUO». Et d'ajouter : «Les réticences, nourries par la crainte d'hypothétiques complications, n'ont aucun fondement.» Le chef du ser-vice des maladies infectieuses déplore à cet égard «le refus opposé par certains, y compris parmi le personnel soignant». «Il n'y a aucune crainte à avoir, sachant que les trois souches du virus grippal en circulation sont contenues dans le vaccin», a-t-elle assuré, rappelant qu'il s'agit des types dits virus B, virus H3N2 et H1N1. Selon cette spécialiste, ces trois virus entraînent généralement les symptômes de grippe qui peuvent être parfois sévères, mais dans de très rares cas dus le plus souvent à une pathologie sous-jacente (sujet âgé, diabète grave, cardiopathie, grossesse avancée). «La grippe saisonnière actuelle est tout à fait normale», poursuit le Pr Mouffok, relevant que parmi les sujets infectés, certains s'en remettent rapidement, d'autres sont contraints à l'alitement, alors que les plus fragiles nécessitent une prise en charge hospitalière. «Aucun décès dû à la grippe n'a été enregistré au CHUO», a-t-elle signalé, précisant que seule une patiente gravement infectée par le virus H1N1 a été admise en hospitalisation. Il s'agit d'une femme (44 ans), non vaccinée, admise le 20 janvier dernier au CHUO où elle est actuellement prise en charge au niveau du service de réanimation. Pour le Pr Zoubir Fouatih, chef du service épidémiologie et de médecine préventive au CHUO, la grippe est une problématique planétaire aggravée par les mutations du virus. Par ailleurs, et face aux rumeurs qui circulent çà et là sur l'existence de cas de grippe aviaire en Algérie, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a rassuré la population. «Je confirme que la grippe actuelle est une grippe saisonnière causée par les perturbations climatiques et il ne s'agit ni de grippe aviaire ni de grippe porcine ni autre comme rapporté hâtivement par certains médias», a tranché Abdelmalek Boudiaf. A titre préventif, le mi-nistre a appelé les citoyens à adopter une attitude préventive en s'éloignant des personnes «malades et en se lavant fréquemment les mains», soulignant que le vaccin antigrippal était disponible à temps en Algérie. Rappelons que l'Algérie a enregistré 13 décès des suites de cette grippe dont particulièrement des personnes âgées et des enfants en bas âge qui souffrent de maladies chroniques. La vaccination contre cette grippe se poursuit toujours au niveau des hôpitaux publics et des pharmacies jusqu'au mois de mars prochain. Selon l'OMS environ 5 millions d'Algériens vulnérables doivent impérativement se faire vacciner chaque année contre la grippe.
