Résumé de la 5e partie ■ Les transferts reprennent enfin de 1842 à 1860, années durant lesquelles pas moins de huit cents voitures acheminant les ossements se dirigent vers l'ossuaire provisoire de Vaugirard, puis vers les Catacombes. Parmi eux, on peut notamment citer tous les grands noms de la Révolution française. L'inspecteur général des carrières, Charles-Axel Guillaumot, se charge de l'aménagement du site puis du transfert des ossements. À la suite des journées révolutionnaires des 28-29 août 1788, du 28 avril 1789, du 10 août 1792, puis du massacre dans les prisons, et enfin des journées de septembre 1792, de nombreuses inhumations sont réalisées dans l'ossuaire. On y place, notamment, les ossements provenant du cimetière des Errancis, terrain situé à l'est du parc Monceau qui sert de cimetière en 1794. Dès leur création, les Catacombes suscitent la curiosité. En 1787, le premier visiteur, le comte d'Artois, futur Charles X, y descend en compagnie de dames de la Cour. L'année suivante, on mentionne la visite de Madame de Polignac et Madame de Guiche. Mais il faut attendre 1806 pour que les premières visites publiques soient organisées ; celles-ci ne s'opèrent qu'à des dates irrégulières pour de rares privilégiés. C'est le successeur de Guillaumot, Louis-Etienne Héricart de Thury, alors responsable du service des carrières de la Ville de Paris, qui organise les premières visites régulières dès sa prise de fonction en juillet 1809. Il fait tracer au plafond un trait noir, servant de fil d'Ariane aux visiteurs. En 1810 et 1811, il fait aménager l'ossuaire avec la réalisation d'alignements d'ossements décorés de motifs macabres ou artistiques, et placer des plaques portant des citations gravées dans la pierre, tirées de textes sacrés, littéraires, philosophiques ou poétiques célèbres, avec un goût propre au Premier Empire. Les ouvrages de consolidation sont transformés en monuments à la pompe funéraire. Par ailleurs, l'ossuaire est isolé du reste des carrières souterraines, donnant un aspect proche de celui qu'on observe au XXIe siècle. Héricart de Thury publie en 1815 la Description des Catacombes de Paris, qui devint la base sur laquelle toutes les études postérieures s'appuient. En 1830, les visites sont interdites suite aux dégradations et aux débordements, elles ne sont autorisées que plusieurs années après, au rythme de quatre par an. Sous la direction d'Héricart de Thury, deux cabinets sont aménagés, un de minéralogie exposant de nombreuses curiosités minérales et fossiles, et l'autre consacré à la pathologie osseuse, montrant des ossements soigneusement sélectionnés pour des raisons ostéologiques, crânes déformés ou aux proportions hors-norme ou encore des prothèses rudimentaires. A suivre