Résumé de la 11e partie ■ La visite permet de découvrir, peu après, le tombeau de Gilbert ou sarcophage du lacrymatoire, qui n'a de tombeau que son nom puisqu'il s'agit là encore en réalité d'une consolidation. Il est dédié à Nicolas Gilbert (1750-1780), poète maudit dont quelques vers sont gravés sur le monument. Une porte massive permet de sortir de l'ossuaire. En sortant, une galerie rectiligne consolidée en 1874 et 1875, creusée dix-huit mètres sous la rue Rémy-Dumoncel, permet d'observer trois fontis. Au lieu d'être comblés, deux d'entre-eux furent vidés par les ouvriers mettant à profit la voûte naturelle, qui fut stabilisée par du ciment projeté afin d'en montrer les couches géologiques qui surmontent les carrières. L'ensemble est consolidé par une maçonnerie haute de onze mètres, et les différentes strates géologiques sont peintes de couleurs différentes. Un escalier en colimaçon de 83 marches permet de regagner la surface, au 36, rue Rémy-Dumoncel. Un gardien surveille le pavillon de sortie, afin qu'aucune personne ne pénètre sur le site par la fin du parcours, mais surtout afin de vérifier les sacs, pour qu'aucun visiteur indélicat ne quitte les Catacombes avec des ossements. Un prélèvement constitue une violation de sépulture au regard de la loi, peine punie d'un an d'emprisonnement et de quinze mille euros d'amende. La mairie de Paris prévient à ce titre, dans son dépliant d'aide visite, que des poursuites judiciaires seront engagées en cas de dégradation ou de vol d'ossements. Les Catacombes rassemblent les ossements de plus de six millions de Parisiens, dont de nombreuses célébrités de l'histoire de France inhumées à Paris. Mais leurs dépouilles ont rejoint celles de millions de Parisiens anonymes et à ce jour, aucune n'a pu être identifiée. Charles-Axel Guillaumot, premier inspecteur général des carrières et chargé des consolidations et transferts d'ossements, a été inhumé en 1807 dans le cimetière Sainte-Catherine, dont le contenu a ensuite été déplacé dans les Catacombes. Plusieurs personnages célèbres de l'histoire de France ont trouvé leur dernière demeure dans l'ossuaire : Nicolas Fouquet, surintendant des finances de Louis XIV, enterré au couvent des Filles-de-la-Visitation-Sainte-Marie, transféré en 1793 ; le ministre Colbert, inhumé dans un caveau de l'église Saint-Eustache violé pendant la Révolution est transféré aux Catacombes. De l'église Saint-Paul, proviennent les restes de Rabelais, François Mansart, Jules Hardouin-Mansart, l'Homme au masque de fer ou encore Jean-Baptiste Lully. De Saint-Etienne-du-Mont sont transférés ceux de Racine, Blaise Pascal et Marat, de Saint-Sulpice et de Montesquieu. du cimetière Saint-Benoît, ceux de Charles et Claude Perrault, ainsi qu'Héricart de Thury, oncle de Louis-Etienne, l'inspecteur des carrières. A suivre