Assurance n Le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, l'a réaffirmé hier mercredi, à partir de Skikda. «La politique de gratuité des soins était irrévocable», a-t-il rassuré. «Les Algériens jouiront toujours de soins gratuits». «La gratuité des soins figurait parmi les constantes du projet de loi sur la santé», avait déjà confirmé le ministre de la Santé, en réponse aux critiques émises par certains partis concernant le projet de loi. Dans le même contexte, Omar Bouredjouane, inspecteur général au ministère de la Santé, dans une intervention sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale avait été aussi clair que catégorique. «La gratuité des soins est une ligne rouge à ne pas franchir. C'est un choix irréversible de notre pays. C'est un acquis pour les populations. Et c'est clairement défini dans l'article 12 de l'avant-projet de la loi sur la santé dans lequel il est dit clairement que l'Etat assure la gratuité des soins et garantit l'accès à la santé de tous les citoyens algériens», avait-t-il affirmé. D'autre part, l'article 241 de cet avant-projet de loi précise les domaines de la santé qui seront à la charge de l'Etat : «Le financement du système national de santé est assuré par l'Etat au titre des dépenses afférentes aux actions de prévention, aux soins de base, aux soins d'urgence et des personnes en difficultés, aux programmes de santé, à la formation et à la recherche médicale». En fait, les inquiétudes quant à une éventuelle suppression de la gratuité des soins dans notre pays, applicable depuis les années 1970, ont été affichées suite aux déclarations faites en janvier 2015, par l'ex-ministre des Finances, Mohamed Djellab, qui laissait entendre devant les journalistes à l'issue de son audition par la commission des finances du Conseil de la nation, qu'«à l'avenir, le citoyen paiera ce qu'il doit payer dans un hôpital public (en contrepartie de ses soins). Chacun doit assumer ses responsabilités». Le fait s'explique, avait-il argué, par, la facture déjà lourde du Trésor public en raison des importantes charges des transferts sociaux. Il est à noter que la première tentative d'inscrire la politique payante des soins de santé a été rejetée au milieu des années 2000. Finalement, qu'est-ce que la gratuité des soins ? Lyès Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique, affirmait dans ce cadre qu'il est «utopique» de parler de gratuité des soins lorsqu'on se contente de vacciner, d'assurer une consultation en médecine générale. «La gratuité des soins doit être, garantie également pour les explorations et les consultations spécialisées» qui constituent un réel parcours du combattant.