Résumé de la 10e partie n Sous l'effet de la colère, Abdenour gifle son fils et son épouse. La jeune fille raconta alors son calvaire. Elle avait une dizaine d'années lorsqu'une nuit son père rentra à la maison ivre-mort. Sa mère lui demanda de faire moins de bruits et de cesser de proférer des obscénités. Alors en guise de réponse, il se saisit d'un tabouret et la frappa à la tête plusieurs fois jusqu'à ce que la vie quitte son cœur. Son père fut condamné à la prison à vie et elle se retrouva vivant chez son oncle maternel. Elle y vécut jusqu'à l'âge de 14 ans. La femme de son oncle parvint à convaincre celui-ci que ce serait de la folie que de garder sous leur toit la fille d'un homme qui porte en lui les gênes du crime. Et c'est ainsi qu'elle fut jetée à la rue…Et c'est dans la rue qu'elle avait grandi, au milieu de la violence, de la peur…La peur de tout. Tu comprends maintenant pourquoi je me sens bien ici ? J'ai dormi sans avoir peur d'être agressée dans mon sommeil. Oui…je comprends…je comprends… La jeune fille soudain se jeta sur Abdenour, le serra contre elle et le supplia : S'il te plait, ne me chasse pas…Garde-moi…Je te préparerai du couscous tous les jours…Du couscous et tous les plats que tu veux… Hum… ce n'est pas une mauvaise idée…mais je ne vais pas te garder comme ça…ici..il faut trouver une solution… Toutes les solutions que tu trouveras sont les bienvenues… Y compris devenir mon épouse ? Oui…Oh ! ce serait merveilleux… Tu sais que j'ai plus de 50 ans ? Je ne suis pas loin de la soixantaine… Et alors ? Pour moi tu es un homme et cela me suffit amplement… Réfléchis bien… Je ne veux pas profiter de ta détresse pour te faire prendre une décision que tu regretteras… Non. J'ai réfléchi…Etre la femme d'un homme et habiter dans une maison dont la porte et les fenêtres fermées assurent paix et sécurité sont pour moi un rêve que j'ai toujours caressé. Tu sais ce que nous allons faire ? Non… Je t'accorde une réflexion de dix jours…Comme ça, tu ne diras pas que je t'ai forcée à prendre une décision hâtive et irréfléchie. Yahia Bedjaoui
