«Labyrinthe algérien, Passé masqué, Passé retrouvé» est le titre d'un nouvel ouvrage de Maurice Mauviel, qui propose de découvrir une Algérie méconnue et arrache à l'oubli de nombreux Algériens et Algériennes qui ont marqué l'histoire de leur pays. L'ouvrage de 485 pages, très riche en faits et passionnant, qui vient de paraître chez L'Harmattan, invite les lecteurs à découvrir, à travers des récits, témoignages et textes rares, l'histoire de l'Algérie, l'Algérie de l'Intérieur, qui est restée jusqu'à l'heure actuelle inconnue. Dans son résumé, l'auteur, un ancien enseignant ayant coopéré en Algérie pendant douze ans, explique que son ouvrage «arrache à l'oubli de nombreux Algériens et Algériennes : hardis corsaires de l'époque ottomane, jeunes combattants intrépides faisant face à l'Infidèle, femmes héroïques des Hautes Plaines, dont la protestation véhémente demeure ignorée, Seigneurs du Sud admirés ou humiliés par les officiers français». Il raconte également l'histoire des Algériens «restés dans l'ombre, condamnés politiques et déportés dans des bagnes». Maurice Mauviel, qui dédie son livre à ses anciens élèves du Sersou et à la mémoire de Germaine Tillion, dont les œuvres «inspirent», dit-il, tout ce qu'il a écrit sur l'Algérie, a voulu questionner un temps mémoriel algérien et le restituer en se basant sur des documents aussi précieux que rares et parfois mêmes introuvables. La plupart des lettres, documents, récits, poèmes, cités dans le livre, signale l'auteur, sont d'un accès difficile, dont plusieurs ne sont pas conservés dans des bibliothèques publiques françaises, certains sont des exemplaires uniques. Maurice Mauviel, docteur en psychologie culturelle, s'appuie sur de nombreux auteurs de langue italienne qui se sont rendus en Algérie ou en ont parlé, dont Aristide Calani, qui avait écrit un livre en 1854 totalement méconnu aujourd'hui (Scene della vita militare in Algeria, Napoli), Giuseppe Bottai, Vittorio Sereni et Giuseppe Garibaldi, qui avait écrit un roman, «Manlio», paru seulement en 1982. «Labyrinthe algérien» c'est également une expérience personnelle, dans un village de la plaine du Sersou à 900 m d'altitude dans la région Centre-Ouest des Hauts-Plateaux où il enseigna. Période où il a recherché patiemment des hommes ou des femmes «qui avaient réussi à tisser, en dépit du contexte colonial inégalitaire, des rapports chaleureux avec la population et les érudits locaux». Même s'il a vécu plusieurs années à Alger, c'est l'Algérie profonde qui l'a marqué et la chaleur humaine «exceptionnelle» dans un petit village.