Nostalgie n Un groupe de jeunes de la commune de Takeslent, distante d'environ 70km de Batna, table sur la remise au goût du jour des anciens jeux populaires traditionnels pratiqués dans la région des Aurès. Ce groupe qui active au sein des associations culturelles locales dont Idhourar Naïth Soltane (montagnes d'Ouled Soltane), Idhourar Aâlane (hautes montagnes), Marakounda pour la culture et des arts de Takeslent et Thaziri (la lune) de Merouana a initié récemment un festival local des jeux traditionnels. En dépit des moyens limités, ce festival qui est à sa deuxième édition, commence à «gagner de la notoriété» notamment parmi les jeunes des Aurès qui ont eu à découvrir des distractions d'un autre genre, où se mêlent le patrimoine, la mémoire collective, la joie, la bonne humeur et la détente. Ces jeux que les ancêtres pratiquaient et appréciaient notamment lors de fêtes de mariage, des saisons des moissons-battages ou de récolte, ont suscité une sorte de «nostalgie» même parmi les plus jeunes qui se disent «rassurés et épris» lorsqu'ils voient des vieux s'adonner au jeu de la Kharbga (un jeu populaire ressemblant au jeu d'échecs qui est pratiqué sur le sol à l'aide de petites pierres). Sur une colline verte de Takeslent, par une journée printanière, au cœur des Aurès, la deuxième édition du festival des jeux populaires traditionnels de la région a été organisée et marquée par la programmation d'une quinzaine de jeux traditionnels qui ont capté l'attention des visiteurs composés essentiellement de jeunes gens venus de plusieurs localités de la wilaya. L'image des groupes de personnes concentrées à pratiquer un jeu «reflétait l'intérêt accordé à un pan de la mémoire collective de la région», ont estimé les organisateurs qui misent sur la continuité de ce festival qui, de l'avis des participants «a éveillé quelque chose du passé, des souvenirs lointains, de moments de joie et de partage». «Sans le moindre complexe», les jeunes en habits traditionnels chaouis qui ne connaissaient de ces jeux traditionnels que les noms se sont mis de la partie et ont pris part à cette manifestation, offrant des scènes saisissantes aux amateurs de photographies. Du jeu d'El-Kroud (manipulation de plusieurs petites pierres reposant sur la célérité de rattraper les pierres jetées en l'air), à celui d'El-Khatem ou Thoumliht (jeu de devinette pour trouver dans quelle main l'objet est caché) en passant par Issourifène (un genre d'art martial joué avec des bâtons) les nombreux visiteurs et les curieux ont trouve «matière» de détente et de distraction. Pour les présidents de ces deux associations, les efforts des membres des ces associations s'orientent vers un travail de recherche et d'investigation pour «déterrer» «des nouveaux jeux anciens» à inclure dans la troisième édition, avec l'ambition de donner à cet espace des jeux traditionnels un caractère régional ou national, affirme-t-on.