Désespoir n Après leur défaite presque fatale contre la Tunisie, jeudi pour le compte de la deuxième journée du groupe B de la CAN-2017, les Verts ont-ils encore des ressorts pour battre le Sénégal et espérer une qualification en quart ? La défaite amère, jeudi contre la Tunisie (1 à 2) pour le compte de la deuxième journée du groupe B de la CAN Total 2017 au Gabon, a sonné comme une sorte de glas pour notre équipe nationale qui paye les conséquences d'une régression et d'une chute libre attendue. Les plus avertis parmi les observateurs n'étaient pas vraiment étonnés de cette déconvenue et des résultats des Verts en terre gabonaise, tant les indicateurs et les alertes s'étaient manifestés bien avant. Depuis juillet 2014 et ce huitième de finale de Coupe du monde contre l'Allemagne, futur vainqueur, la fédération algérienne de football n'a finalement pas réussi à maintenir l'équipe nationale à ce niveau et transformer cette performance en une dynamique encore plus redoutable, notamment sur le continent où longtemps les Verts sont restés leaders, mais sans la moindre confirmation. Hormis les larges victoires face aux modestes sélections du continent, comme les Seychelles, le Lesotho ou l'Ethiopie voire la Mauritanie, l'Algérie a souvent eu de grosses difficultés face aux grosses cylindrées du continent, tels que le Cameroun, le Nigéria, le Burkina Faso, le Ghana, la Côte d'Ivoire ou bien le Mali. Même la Tunisie nous a battu deux fois en phase finale de la CAN (2013 et 2017) et des seconds couteaux nous ont malmenés (Malawi en 2010, le Togo en 2013, l'Afrique du Sud en 2015 et le Zimbabwe en 2017). C'est dire que cette Algérie là, n'est pas faite pour l'Afrique. Du moins, elle n'a jamais pratiquement été préparée pour aller chercher un trophée en terre africaine, dans les conditions spécifiques de ce continent. Depuis 2014, le président de la fédération algérienne de football (FAF) Mohamed Raouraoua a continué à gérer seul les affaires de la sélection, au lieu de bâtir une direction technique nationale (DTN) forte de ses techniciens et de ses compétences pour réfléchir sur l'avenir du football, de la politique à mettre en place et à entourer l'équipe nationale de toutes les précautions, surtout en matière de choix du sélectionneur. Après Vahid Hallilhodzic, Raouraoua avait jeté son dévolu sur Christian Gourcuff pour une pige qui n'a duré qu'une année et demie, avant que le technicien breton ne soit poussé à la démission dans des circonstances toujours confuses, au moment où l'équipe commençait à reprendre forme sous sa coupe, et que les joueurs finissent par adopter sa façon de faire et son plan de jeu. Débutera alors la période des approximations et des mauvais castings avec les épisodes Milovan Rajevac et Georges Leekens, trois entraîneurs en dix mois et une instabilité qui s'est révélée fatale. La sélection s'est disloquée, elle a perdu son jeu et son âme. La débandade s'est installée et le projet de Raouraoua bâti sur la loi du congrès des Bahamas a montré ses limites. Il est temps de revenir aux fondamentaux, à savoir la formation au niveau des clubs, des écoles et des académies qui ont du mal à fleurir devant le grand bazar qu'est devenu le football algérien dont l'argent brassé ne profitent qu'aux affairistes et arrivistes de la discipline. Il est temps de recruter un vrai sélectionneur, aux compétences avérées, au parcours respecté et au palmarès bien côté. Il est temps d'avoir également un véritable staff technique national et pas des adjoints dont les missions ne servent presque à rien. Il est temps de mettre un peu plus d'ordre dans cette équipe nationale, de respecter les critères de sélection et de choisir les meilleurs éléments quels que soient les événements. Comme il est temps de faire aimer aux joueurs l'Afrique en allant souvent jouer et se préparer dans ce vaste continent pour espérer un jour décrocher une autre couronne, au lieu de voir des joueurs dont la carcasse est sur le terrain, et l'âme est ailleurs. Quant au Sénégal, une équipe que l'Algérie a battu à la CAN 2015 et en amical en septembre 2015, il a su bien conserver son ossature, construit sur sa jeunesse et prendre de la hauteur pour devenir l'un des favoris de cette édition. Et c'est là toute la différence. A méditer. Salah-Bey L'attitude Leekens impuissant face à un vestiaire miné et divisé La sélection algérienne, qui s'est séparée de Vahid Halilhodzic en 2014 puis de Christian Gourcuff en 2016, peine depuis à trouver de la stabilité à cause surtout d'un vestiaire de plus en plus dominant et divisé. En moins d'une seule année, le serbe Milovan Rajevac a pris les commandes avant de démissionner pour laisser la place à Georges Leekens, qui s'apprêterait lui également à faire ses valises. La discipline a pris un coup au sein du groupe. Lors de cette CAN-2017, les joueurs algériens ont très mal vécu leur coexistence au sein du groupe, une situation très mal gérée par le staff technique. Après l'intermède Cadamuro - Slimani qui se sont bagarrés la veille du match face à la Tunisie, Brahimi a montré l'incapacité de Leekens de se monter autoritaire. Après avoir été remplacé par Hanni, il a eu une réaction très négative envers le coach. Leekens voulait lui serrer la main, mais le joueur n'a même pas jeté un regard vers lui. Une fois devant le banc de touche, Brahimi n'a respecté personne et a donné un coup de pied à la glacière. Une réaction normale pour certains, mais un joueur qui quitte ses partenaires menés au score, et se comporte de la sorte prouve que la maitrise disciplinaire n'est le mot d'ordre principale du patron de la barre technique des Verts. Car ce genre d'attitude est devenu de plus en plus fréquente. Dj. O Sadio Mané à Infosoir «L'Algérie reste tout de même redoutable» Témoignage. Le co-meilleur buteur de la CAN-2017 avec Mahrez et Aubameyang affirme que l'Algérie a, certes, très mal entamé la compétition, mais reste une équipe qui force le respect.
n Le Sénégal n'a pas laissé place au doute pour arracher sa qualification en quart de finale après seulement deux matches. Comment évaluez-vous le parcours de votre équipe ? Je crois que nous méritons cette qualification et que l'équipe a montré un très visage jusqu'à maintenant. Nous avons disputé deux matches ponctués par deux victoires. Maintenant, nous sommes qualifiés, mais cela ne veut pas dire que nous allons nous relâcher. Nous avons une rencontre importante face à l'Algérie et ne ferons le maximum pour enchaîner une troisième victoire.
n Justement, êtes-vous surpris par le parcours de l'équipe algérienne ? Surpris, disons que oui car l'Algérie devait être l'un des favoris de cette CAN-2017. Je crois qu'elle passe une très mauvaise période. Cela fait partie du football, mais je reste persuadé que cette équipe va rebondir. L'Algérie possède de très bonnes individualités, mais il faudrait qu'elles soient au service de l'équipe. Je sais qu'ils sont conscients de ce qui les attends et je reste persuadé qu'ils vont tout faire pour gagner et garder espoir de se qualifier. Je suis confiant quant à leurs capacités de rebondir.
n Votre adversaire lors de la 3e journée est l'Algérie et vous allez l'affronter en étant qualifiés quel que soit le résultat. Comment allez-vous aborder le match ? Vous savez, l'Algérie est une très bonne équipe, capable de sortir un grand match. Elle mérite du respect. Nous allons tout faire pour bien préparer le match pour gagner et faire plaisir à notre peuple.
n Donc, quelque part vous avez toujours l'esprit de revanche de la dernière édition, n'est-ce pas ? Pas du tout. Nous ne calculons pas et nous ne regardons pas l'identité de l'adversaire. Nous respectons toutes les équipes et nous allons faire en sorte de gagner et de bien préparer les quarts de finale.
n Qu'avez-vous à dire de Mahrez ? Il n'est plus à présenter. Il a été décisif face au Zimbabwe en inscrivant deux buts. Contre la Tunisie il n'était moins, mais il faut se méfier de lui. Il peut vous sortir des choses extraordinaires. Propos recueillis par Djamel O. Le plein Cissé ne va pas faire de cadeaux aux Verts Le sélectionneur du Sénégal, Aliou Cissé, a assuré que son équipe va jouer le match face à l'Algérie pour le gagner et enchaîner une troisième victoire à la CAN et la 9e depuis les éliminatoires de cette compétition. «Nous allons jouer cette rencontre avec le même état d'esprit et nous allons la préparer avec l'objectif de gagner. Tout le monde attendait ce match face à l'Algérie, des rendez-vous qui ont été toujours indécis et palpitants. Sur la pelouse, il y aura d'excellents joueurs et je pense que nous allons assister à un beau match. Avoir les meilleurs joueurs ne veut nullement dire qu'on est capable de dominer le continent», a-t-il souligné.
