Défi n Le président américain se rend demain et mardi en Israël et en Cisjordanie occupée, précédé par son rêve proclamé de réussir là où tous ses prédécesseurs ont échoué : faire la paix entre Israéliens et Palestiniens. M. Trump, qui arrivera de Riyad, a déjà déjoué les attentes sur ce dossier, en donnant aux Palestiniens plus d'espoirs que prévu et en décevant la droite israélienne qui s'était emballée après son investiture. Affichant son optimisme, le président américain a dit de ce conflit, l'un des plus vieux du monde, que c'était le «deal le plus difficile à conclure», «l'accord ultime», tout en promettant : «Nous allons y arriver». Avant de rencontrer demain le Premier ministre Benjamin Netanyahu, M. Trump devrait devenir le premier président américain en exercice à se rendre au mur des Lamentations, le site le plus sacré où les juifs peuvent prier, situé à Jérusalem-Est occupée et annexée par Israël. Israël considère Jérusalem comme sa capitale indivisible tandis que les Palestiniens considèrent l'est de Jérusalem comme la capitale de l'Etat auquel ils aspirent. Mardi, Donald Trump se rendra à Bethléem, en Cisjordanie occupée, pour des entretiens avec le président palestinien Mahmoud Abbas. Puis il visitera le mémorial de l'Holocauste Yad Vashem à Jérusalem et prononcera un discours au Musée d'Israël. M. Trump, connu pour être imprévisible, a envoyé des signaux confus sur la façon dont il abordera le conflit israélo-palestinien. Pendant sa campagne électorale, il avait promis de transférer l'ambassade des Etats-Unis en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem, rompant avec des décennies de diplomatie américaine et alarmant les Palestiniens et le monde arabe. Il ne semble plus si pressé aujourd'hui. Lors de sa rencontre avec M. Netanyahu à la Maison-Blanche en février, il a déclaré qu'il soutiendrait un Etat unique si cela permettait de parvenir à la paix, remettant en question des années d'efforts internationaux pour une solution à deux Etats et faisant le jeu de la droite israélienne. Mais dans le même temps, il a exhorté Israël à freiner la colonisation des Territoires occupés, préoccupation de longue date des Palestiniens et d'une grande partie du monde. Et en recevant Mahmoud Abbas ce mois-ci, il a prédit avec confiance qu'un accord de paix était à portée de main. Malgré l'apparente ouverture de Trump à certaines des préoccupations de M. Abbas, la prudence reste de mise côté palestinien, note le politologue palestinien Ghassan Khatib. «La position de Trump n'est pas claire et semble encore évoluer», dit-il. «Les premiers jours de Trump ont provoqué l'inquiétude. Alors maintenant, avec l'aide d'autres pays arabes, ils veulent équilibrer la position de Trump sur le conflit». M. Netanyahu dirige ce qui est considéré comme le gouvernement le plus à droite de l'histoire d'Israël et les membres de sa coalition se sont félicités de l'élection de M. Trump, certains y voyant la fin de l'idée d'un Etat palestinien. Les premiers mois de M. Trump les ont déçus, eux qui espéraient l'ambassade à Jérusalem et une colonisation débridée. S'il se consacre pleinement à l'effort de paix, Donald Trump devra composer avec les difficultés de MM. Netanyahu et Abbas.