Résumé de la 8e partie - Ursula lui a rendu son regard. Je me suis raclé la gorge pour les ramener à la réalité... Comme ils se consolaient mutuellement de la déception que Hugh leur avait causée, ils n'ont rien remarqué lorsque je me suis éclipsée. J'étais impatiente de retrouver tante Hermione, mais un certain, temps a passé avant que nous ne puissions enfin comparer nos versions des événements. Pendant que nous nous changions, j'ai parlé à ma tante des perles d'Ursula. Naturellement, tante Hermione a été scandalisée : — Elles n'ont pas prévenu la police ? — Mrs Destinoy-Pinchot ne le sait même pas. J'avais dit à Ursula que je tenterais de les reprendre à Hugh Kent, mais c'était son frère Rupert. — Peut-être Rupert, s'il découvre son frère, pourra-t-il les récupérer. Quel charmant jeune homme. Quelle tristesse que le frère soit une telle canaille. En tout cas, pour finir, Ursula sera bien obligée de le dire à sa mère. Je me demande si Gladys n'estimerait pas qu'il est de mon devoir de lui raconter ce que je sais, a ajouté tante Hermione, un peu nerveuse. — Oh, Ursula serait catastrophée, ai-je contré en hâte. Elle me l'a dit en confidence, sans savoir que je vous raconterais tout, et je vous l'ai moi-même répété en confidence... — Je ne dirai pas un mot, naturellement. Mais je voudrais que l'on retrouve ces perles. Ce serait affreux si Ursula attirait des ennuis aux femmes de chambre, en sachant parfaitement que c'est ce garçon qui les a prises. — Il y a pis, ai-je repris, pour lui conter comment la mère d'Ursula avait acheté le départ de deux de ses soupirants. — Quelle chose affreuse pour cette pauvre Ursula, a déploré tante Hermione. Même si Gladys a jugé nécessaire de graisser la patte à ces hommes, pourquoi diable l'avoir dit à la pauvre fille ? Rien de plus humiliant. A la vérité, Iris, elle préférerait qu'Ursula ne se marie jamais. Au fond d'elle-même, elle aimerait se la garder pour elle, pour avoir une compagnie durant ses voyages. Tu savais que voilà un an qu'elles parcourent le monde, séjournant d'abord chez des parents et allant maintenant d'un hôtel à l'autre ? J'ai acquiescé : — Ce n'est guère une vie pour Ursula. Moi-même, j'aime voyager, mais je n'en étais pas moins désireuse de retourner à Stanford à la rentrée. — J'ai dit à Gladys qu'elle devait veiller à ce qu'Ursula passe plus de temps avec des jeunes. Je lui ai dit que je ne me permettais jamais de me coller à toi et de t'empêcher de t'amuser avec des gens de ton âge. — Vous êtes une tante merveilleuse. — Et toi, tu es une nièce merveilleuse. Je n'ai jamais besoin de m'inquiéter pour toi. Tu es si raisonnable, pour une fille de vingt ans. Je déteste entendre cela. Je suis raisonnable, certes, mais je n'aime pas qu'on le souligne trop souvent. A mon avis, ce n'est pas une qualité particulièrement pleine de charme. A suivre