Résumé de la 6e partie - Ayant fait ma déposition à l'inspecteur, je pus rentrer chez moi peu de temps après. Je mis quatre glaçons dans un verre et je faillis le lâcher lorsque Lorna m'annonça : — Ils ont arrêté Anne Harris. Nous restâmes face à face pendant un moment, comme si elle était aussi surprise de ce qu'elle venait de me dire que moi de l'entendre.. — Oui, fit-elle. Ils l'ont emmenée pour l'interroger et ils vont l'arrêter. Elle en est persuadée. — Lorna, dis-je. Qui t'a raconté ça ? — Anne en personne. Elle m'a appelée vers 5 heures et demie et m'a demandé de m'occuper de Leander. — Leander ? — Oh, elle se méfie d'Alison. Elle prétend qu'elle ne lui donne pas assez de foin et qu'elle oublie de lui donner de l'eau, ce genre d'âneries. En tout cas, c'est elle qui me l'a dit, donc c'est vrai. — Je ne comprends pas, dis-je. — Attends, ce n'est pas tout, dit Lorna d'un air plein de désagréables sous-entendus. Sers-moi mon verre, que je te raconte. Une fois que nous nous fûmes assises sous la véranda, chacune un verre à la main, Lorna se lança dans son histoire. Apparemment, vers la fin de l'après-midi, après en avoir terminé avec les écuries, les policiers étaient allés chez Helena Moore et là, si l'on peut dire, ils avaient trouvé le filon. II n'y avait aucune trace d'effraction, mais l'entrée était un véritable chantier. Et, au beau milieu du chantier, ils avaient découvert l'arme du crime, une longe d'un mètre vingt avec une chaîne en laiton de soixante centimètres et une jolie plaque brillante toute neuve portant le nom de Leander. Si Lorna remarqua l'expression sur mon visage, laquelle, étant donné l'état dans lequel j'étais, devait être sinistre, cela ne l'empêcha pas de continuer. Ni de ralentir le débit : elle était lancée. — Et attends, dit-elle. Tu n'imagines pas la suite. — Non, murmurai-je. Alors, dis-la-moi. Elle s'enfonça dans son fauteuil et prit une gorgée de gin. — Tout a en fait commencé hier avec les éperons. Anne et moi étions en train de prendre une leçon d'équitation et j'avais oublié les miens. Helena était dans les environs — tu sais, comme toujours — et elle a insisté pour me prêter les siens. Les éperons, je veux dire. Ce que j'ai accepté. Ensuite, Anne et moi sommes allées faire notre tour et quand nous sommes revenues, Helena était partie, et moi j'avais toujours ses éperons. Bon, tu sais comment elle est pour tout ce qui est à elle, tu sais qu'elle pique des crises. Et elle avait déjà raconté à tout le monde que c'étaient des éperons faits en Allemagne. Alors je les ai laissés dans le bureau, sur le comptoir. Et quand je suis rentrée chez moi, je l'ai appelée, j'ai laissé un message sur son répondeur pour lui dire où ils étaient. Il devait être, 0h, dans les 6 heures et demie. Donc, en fait, d'une certaine manière, c'est ma faute. — Qu'est-ce qui est ta faute? A suivre