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Une ville, une histoire
Le retour de l?enfant prodige (4e partie)
Publié dans Info Soir le 19 - 11 - 2004

Résumé de la 3e partie Fatima n'a plus grand espoir de retrouver son petit-fils parti à la guerre il y a quatre ans.
Alors qu?elle est étendue sur une natte et qu?elle somnole, elle entend une voix l'appeler : «Grand-mère, grand-mère, je suis revenu !» Un jeune homme se tient debout dans l'embrasure de la porte, un fusil à l?épaule. Mais comme la lumière du soleil est très vive, elle ne le reconnaît pas.
? «Qui est là ?
? Comment, dit l'homme, tu ne me reconnais pas ? Mais je suis Ali !»
Fatima se lève. La lumière l'éblouit moins, elle arrive à le discerner.
«Ali !»
Elle se précipite vers lui, l?embrasse, le serre dans ses bras et se met à pleurer. Il est revenu, il est là !
«Ali, Ali !», crie-t-elle. Elle entend comme des détonations. C'est alors qu'elle se réveille, le front en sueur, le visage mouillé de larmes. Ce n'était qu'un rêve et les détonations qu'elle a cru entendre ne sont que des coups frappés à la porte.
«Khalti Fatima ! Khalti Fatima !»
Elle se lève péniblement et va ouvrir. C'est la voisine.
? «Khalti Fatima, que se passe-t-il ?
? Rien ma fille, rien.
? Je t'ai entendu crier !
? Ce n'était qu'un rêve?»
Et elle lui raconte son rêve, un rêve merveilleux, si clair qu'elle a eu l'impression que c'était la réalité !
«Que Dieu exauce ton rêve, khalti Fatima !
? Hélas, ma fille, je ne pense pas revoir mon petit-fils?»
Mais elle aime ce genre de rêve qui lui permet de revoir son petit-fils. Il lui semble qu'elle garde, en se réveillant, l'image et même l'odeur du jeune homme.
Pascal ne disait-il pas que le rêve fait partie de la vie de l'individu et qu?on passe la moitié de sa vie ou presque à rêver ? Il pourrait même constituer une partie de la réalité, s'il était suivi. Mais le rêve, contrairement à la réalité, n'a pas de suite et les images qu'il suscite sont fugaces.
Fatima, qui n'a plus grand espoir en la vie, va vivre au rythme des rêves : Ali qu'elle ne peut plus voir lui apparaît et lui parle. Elle l'interroge sur sa vie dans le maquis, elle lui rapporte les faits du village et lui demande quand il va revenir. «Bientôt, bientôt !», répond-il.
La vieille femme va jusqu?à recourir aux voyantes pour l'aider à provoquer ce genre de vision.
Mais le rêve ne vient pas toujours et elle doit patienter des semaines entières avant que l'image de Ali ne vienne, à nouveau, hanter son sommeil.
Quand le rêve est mauvais, elle est démoralisée pour toute la journée, mais quand il est bon, quand Ali lui donne de bonnes nouvelles, elle est réjouie?
«Aujourd'hui, disent les voisines, elle a fait un beau rêve !
? La pauvre vieille, elle ne vit plus que dans le passé ! Seule la mort viendra la soulager?» (à suivre...)


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