Espoir Il s?est étalé sur la trithérapie génique qui donne, peut-être, de nouvelles perspectives à la recherche sur le sida. Actuellement au stade expérimental, cette méthode élaborée par le professeur Sanhadji aux USA, vise à préparer un vaccin capable d?éliminer le virus du sida. «Il s?agit de reproduire en grande quantité une molécule, CD4, produite par les globules blancs et qui est la seule à s?adapter à la forme variante du virus du sida. Cette variation a défié toutes les thérapies précédentes, monothérapie et bithérapie», explique-t-il. Mais ironie du sort, c?est aux USA que M. Sanhadji a pu faire breveter ses recherches, «une grande perte pour l?Algérie, qui doit, si elle veut introduire cette thérapie, payer le prix fort», a-t-il regretté, signalant au passage que 15 000 Algériens sont porteurs du virus, «dont la majorité est dans la nature». Le problème du manque de laboratoires de recherches sur le sida en Algérie mais aussi la rareté des Centres de dépistage anonymes (CDA) ont été soulevés par le professeur Sanhadji, «contrairement à nos voisins, qui sont plus avancés que nous, tout en utilisant nos compétences humaines. Cheb Mami a ainsi réalisé des dizaines de spots publicitaires au profit de la recherche sur le sida en Tunisie et des centaines de milliers de dollars ont été récoltées grâce à lui», explique-t-il. Répondant à une question sur le manque de la prise en charge psychologique des sidéens, le professeur Sanhadji a répondu que le sida, reste toujours synonyme de honte, de mauvaise éducation et de libertinage. «Il faut changer cette mentalité et la première chose à faire est de programmer ce sujet dans les manuels scolaires. A ma connaissance, aucun livre scolaire ne parle de cette maladie, c?est grave», explique-t-il. Revenant sur les mécanismes de lutte contre cette maladie incurable, pour le moment, le professeur Sanhadji a expliqué que la prévention reste le meilleur remède contre la prolifération de cette maladie. «Il faut prévenir et sensibiliser les gens, durant toute l?année et pas seulement à l?occasion de la journée mondiale du sida», a-t-il dit. Evoquant la prolifération du sida dans le monde, Sanhadji a dit que plus des trois tiers des malades vivent dans le Sud, «40 millions de porteurs du virus sont en Afrique, en Asie et en Amérique latine et 10 millions seulement vivent dans les pays du Nord. Mais paradoxalement, ajoute-t-il, 90 % de la thérapie sont dans le Nord».