Les Contes de la ville d'Oran est le titre de l'ouvrage du défunt Lahouari Chaila que vient de publier, à titre posthume, la maison d'édition Dar El-Gharb, basée à Oran. L'auteur raconte 44 histoires et retrace 44 destins de personnages réels ou imaginaires qui ont hanté son quartier d'enfance, Médina Djedida. A la manière des «goual», ces conteurs légendaires, autour desquels se formaient des «halqas» les jours de la tenue des souks populaires, feu Chaila fait défiler, au rythme des pages, une galerie de portraits de personnes étranges, admirables, attachantes et sympathiques. Comme Hamou «le fainéant», Allal le vieux marchand ambulant, Si Ali «El Boulitik», un arriviste qui «mange à tous les râteliers», Pipa, un maigrichon qui s'est taillé une allure d'athlète en enveloppant son corps de papier journal ou encore Hadj Benhalima, le coiffeur fabuliste de «Tahtaha» et Souleiman Daffi, employé dans un hammam d'El-Hamri qui a vu sa vie transformée en épousant Fadila Setti, une veuve très convoitée pour sa fortune. Houari Chaila, en narrateur passionné, adopte un style concis et captivant pour raconter tous ces faits divers et histoires qui ont meublé les soirées des familles oranaises. Contes de la ville d'Oran est un ouvrage qui se lit d'un trait. Il permet au lecteur, profane ou averti de (re) découvrir une ville, ses quartiers, ses hommes et ses femmes décrits par un des leurs, fin observateur de leurs faits et gestes et un narrateur incontestable qui, à l'aide de mots simples mais porteurs, parle de la crédulité, des qualités et des défauts qui font d'eux des êtres ordinaires ou hors du commun. Lahouari Chaila, décédé il y a quelques mois, a consacré la période de sa vie qui a suivi son départ à la retraite, à l'écriture. Ses chroniques parues dans les colonnes d'un quotidien oranais et l'ouvrage qu'il a consacré à l'histoire de la ville d'Oran, ont retracé, avec un ton particulier et une touche personnelle empreinte parfois d'un brin de nostalgie, les passé récent et lointain de cette cité qu'il chérissait tant.
